Au delà des circonstances, la joie est entre nos mains… L’enseignement de Rabbi NaHman de Bratslav

Alors que les drames terroristes se suivent, je m’interroge. Que faire si le traumatisme s’ajoute au traumatisme et se cumule avec le traumatisme suivant ? Faut-il, de chabbat en chabbat, répéter les mêmes mots ? Car comment trouver des mots nouveaux lorsque les circonstances se ressemblent ?

Peut-on au lieu de s’adresser au désastre du moment, s’adresser à quelque chose de plus profond ? Comment nous soutenir mutuellement face à la peur ?

En regardant vers le passé, nous voyons que de tous temps nous avons été, en tant que juifs, confrontés à des massacres. Mais à chaque fois, nous avons eu la force de choisir les conclusions que nous voulions en tirer.

Quel effet ont-sur nous ces attentats ?
Nous ressentons plus fort encore la fragilité de la vie. Face à cette fragilité, on peut se dire qu’elle ne vaut pas la peine d’être vécue, renoncer, se replier, dépérir. On peut sentir au contraire qu’il faut profiter sauvagement de chaque instant, dans un pur présent qui oublie le futur. On peut se dire que puisque tout le monde souffre ou souffrira, autant tirer au mieux son épingle du jeu sans nous soucier des autres. On peut se trouver embarqués dans des superstitions, essayer de se raccrocher à n’importe quoi. On peut se dire que dieu n’existe pas. On peut entrer en conflit ouvert avec dieu, lui faire activement procès, ou se détourner de lui. On peut se rapprocher aussi, prier, étudier.

Je pense que toutes ces réponses sont humaines et compréhensibles, je peux toutes les sentir en moi, certaines plus dominantes, d’autres simplement en potentiel. Et je m’interroge : parmi ces réponses, lesquelles prévaudront ? Lesquels seront les nôtres et de quelles façons nos attitudes influenceront-elles celles d’autrui ? J’espère que nous réussirons, en tant que personnes, que membres d’une famille, d’une synagogue et membre d’un pays, à choisir les directions les plus nobles. A encourager nos proches à ne pas renoncer, mais au contraire à continuer à œuvrer avec vie, avec joie, avec bienveillance.

C’est ce que dit Rabbi NaHman dans les likouté moharan. Pour comprendre ce qu’est la joie, il propose une parabole. Lorsqu’une personne triste reste en marge du cercle des danseurs, il est possible de l’y faire rentrer, et il partage la joie des autres et oublie sa peine. De même, les sentiments douloureux et dangereux sont parfois rejetés en marge du cercle de notre conscience, la vraie joie est le mouvement de l’âme qui les ramène dans le cercle.

Notre paracha, Térouma, mentionne l’importance d’accepter les offrandes de « toute personne dont le cœur l’y incite », le midrach mentionne qu’il faut aimer l’ « Eternel » de tout son cœur, c’est-à-dire à la fois son yétser hatov, son penchant au bien, la force de vie, et le yétser hara, le penchant au mal.

Puissions-nous inclure dans notre travail personnel et dans notre travail social et civil, toutes nos pensées, et également les personnes en marge, pour que les forces qui nous rendent vivantes soient les plus fortes et que nous atteignions la joie, la joie inclusive, au sens de Rabbi NaHman.

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Et vous, quel est sur vous l’effet de ces attentats? Avez-vous des désirs précis concernant votre façon personnelle de gérer leur impact émotionnel? Souscrivez-vous à l’enseignement de Rabbi NaHman de Bratslav?

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