Vivre est en soi un héroïsme. Tant de peurs, de difficultés, de préjugés, de nœuds émotionnels et organisationnels à dépasser et à dénouer. Une fois par an, pendant les fêtes de Tichri, à travers les seliHot, Roch hachana, Yom kipour, nous faisons se travail en nous appuyant sur la tradition, sur le collectif, sur tous les éléments qui peuvent nous soutenir. Car si nous n’influons pas le cours de nos vies à Roch hachana, quand le ferons-nous? Quel moment est plus propice?
Pour cela, la courage et l’espoir sont essentiels. Le chant des partisans juifs est une inspiration que je vous invite à partager. La dignité de ceux qui se sont battus nous interpelle et nous donne la force de faire plus que notre mieux, pour nous mêmes, pour nos proches, et pour ceux que nous ne connaissons pas.
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La traduction de Charles Dobzynski, « Le miroir d’un peuple, anthologie de la poésie yiddish »
Nous sommes là, chant du ghetto de Varsovie
Ne dis jamais que tu vas de ton dernier pas,
Quand les jours bleus sont écrasés sous un ciel bas,
L’heure viendra, que nous avons tant espérée,
Frappant le sol, nos pas diront: Nous sommes là!
Des palmiers verts jusqu’aus lointains pays neigeux,
Nous sommes là! Le coeur en peine et douloureux,
Où notre sang, goutte après goutte, fut semé,
Notre courage et notre force vont germer.
Soleil futur tu embellis le jour présent,
Hier est l’ombre où disparaîtront nos tyrans,
Si le soleil se perd avant le jour levant,
Tel un appel d’âge en âge soit notre chant.
Il fut écrit, ce chant, par le sang, par le feu,
Ce n’est pas le chant d’un oiseau dans le ciel bleu,
Quand tout brûlait, parmi les murs qui s’écroulaient,
Fusil en main mon peuple a chanté ces couplets.
Ne dis jamais que tu vas de ton dernier pas,
QUand les jours bleus sont écrasés sous un ciel bas,
L’heure viendra que nous avons tant espérée,
Frappant le sol nos pas diront: Nous sommes là!
(Hirsh Glik: Né à Wilno (Lituanie) en 1922, mort au combat en Estonie pendant l’été 1944. Sous l’influence de son voisin, Leiser Wolf, se mit à écrire en yiddish en 1936. Publia en 1939 la revue éphémère Jeune Forêt, organe du groupe littéraire du même nom. Ses poèmes acquirent une immense popularité dans le ghetto de Wilno et le plus fameux d’entre eux « Ne dis jamais… » devint l’hymne de l’organe de protestation armée de la résistance juive dans les ghettos de Wilno, et de Varsovie. Il fut traduit dans toutes les langues et inspira des oeuvres de Markish et de Sutzkever.) Oeuvres: Chants et Poèmes, New York, 1953)
Lien vers différentes versions musicales bien faites ici.
Zog nit keynmol az du
gayst dem
letzten veg,
Ven himlen blayene farshteln bloye
teg;
Vayl kumen vet noch undzer
oysgebenkte shuh,
Es vet a poyk tun undzer trot – mir
zaynen do!
Fun grinem palmenland biz land fun
vaysen shney,
Mir kumen un mit undzer payn, mit
undzer vey;
Un voo gefalen iz a shpritz fun
undzer blut,
Shpritzen vet dort undzer gvure,
undzer mut.
Es vet di morgenzun bagilden undz
dem haynt,
Un der nechten vet farshvinden mitn
faynt;
Nor oyb farzamen vet di zun in dem
ka-yor,
Vi a parol zol geyn dos leed fun
door tzu door.
Geshriben iz dos leed mit blut
und nit mit bly,
S’iz nit keyn leedl fun a foygel
oyf der fry;
Dos hut a folk tzvishen falendi-ke
vent,
Dos leed gezungen mit naganes in di
hent.
Zog nit keyn mol az du gayst dem
letzten veg,
Ven himlen blayene farshteln bloye
teg;
Kumen vet noch undzer oysgebenkte
shuh,
Es vet a poyk tun undzer trot — mir
zaynen do!
Traduction parfois utilisée en Belgique:
Le chant des partisans juifs, Hirsch Glick et Dmitry Pokrass
Ne dis jamais que c’est ton dernier chemin
Quand les jours bleus sont écrasés sous un ciel bas
L’heure que nous avons tant espérée
Frappant le sol nos pas diront: « Nous sommes là! »
Des palmiers verts jusqu’aux pays blancs neigeux
Nous arrivons avec notre peine et notre douleur
et là où est tombé notre sang
là se manifestera notre courage et notre force
L’aube à venir embellira notre présent
Et nos tyrans disparaîtront dans les ténèbres
Si le soleil se perd avant l’aube
Puisse notre chant tel un appel se transmettre de génération en génération
Ce chant a été écrit avec du sang pas avec du plomb
Ce n’est pas le chant d’un oiseau libre
Il a été écrit par un peuple parmi les murs qui s’écroulaient
Cet appel chanté par mon peuple, le fusil à la main
Ne dis jamais que c’est ton dernier chemin
Quand les jours bleus sont écrasés sous un ciel bas
L’heure que nous avons tant espérée
Frappant le sol nos pas diront: « Nous sommes là! »
http://www.lastfm.fr/music/Cipe+Lincovsky/_/Sog+nit+kejnmol+(Partisaner+Lied)+Partizan+1961
Une version en hébreu, intéressante musicalement: http://www.zemer.co.il/song.asp?id=162
http://www.youtube.com/watch?v=x9UPgdOeBnM&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=-wgYnYSg3Zs&feature=related
Une interview de celle qui a composé la musique du chant des partisans français (le sujet est un peu éloigné, mais cette archive INA est intéressante): http://www.ina.fr/art-et-culture/musique/video/CAC00034282/anna-marly-et-le-chant-des-partisans.fr.html
http://www.ina.fr/video/AFE00001971/le-chant-des-partisans.fr.html
Un site bien fait, avec texte et partitions mais, me dit-on, quelques imprécisions:
MERCI pour ce texte, il tombait à point pour moi, comment allez-vous, comment vous remettez-vous de votre fracture? Je reviens le 7 septembre des USA et j’aimerais vous rencontrer quand aurez-vous un moment. Là, je pars mardi et je reviens le 7… C’est vrai que parfois vivre est héroïque! Répondez-moi à mon retour, je ne sais pas site pourrai amener mon ordinateur…MERCI Rachel DANIEL >
Bonjour! Je pars pour les USA mardi mais je serai là le 7 sept et je ne sais pas où passer ROCH HACHANA je serai seule. Y a-t-il qq chose de prévu avec la communauté de Surmelin? Merci bcp) RachelDANIEL >
Oui bien sur. Nous serons pour rh a la syna et pour kippour dans une grande salle dans le 11e
[…] Partizanlied, Hirsch Glick […]