Mano Siri, Z »AL

BarouH Dayan haémet. Béni soit le juge de vérité.

S’il y a une vérité, seul l’Eternel peut en être l’arbitre, car aucune mort n’est acceptable.

Comme le disait Viktor Frankl, et Rabbi NaHoum, le seul sens que peuvent avoir les événements, c’est le sens que nous leur donnons.

Le seul sens de cette réalité est que nous devons, toujours davantage nous inscrire dans les engagements de Mano. Travailler pour la capacité d’entraide, de se fédérer, d’agir, de faire revivre ce qui a été blessé, le Yiddish, la musique, la lutte contre la violences sexistes, la lutte pour l’éducation pour toutes et tous, contre les injustices sociales, la philosophie, etc. sortent renforcés. Cela semble impossible, mais il n’est pas question d’accepter le contraire.

Amie, toi qui est tombée, que des amis sortent de l’ombre à ta place, pour poursuivre tout ce à quoi tu as voué ta vie, pour que ce que tu as contribué continue plus encore à grandir.

Courage à nous, à toutes, à tous, que nous trouvions force et courage, et pensées particulière à tes trois merveilleuses filles, lumières de ta vie.

Partagez vos témoignages et partages, petits ou grands, ceux auxquels vous pensez aujourd’hui, ceux auxquels vous penserez demain, ici: https://eybik.wordpress.com

3 commentaires sur “Mano Siri, Z »AL

  1. Bonjour,
    et merci de m’avoir fait connaitre ce site. Je suis sensible au fait que vous parliez de Mano et de l’esprit de résistance

  2. Pour Mano

    Mano Siri est morte jeudi dernier dans son petit studio de Chelles à une heure de transport du lycée de Vitry où elle enseignait avec passion la philosophie. Elle s’était convertie au judaïsme en assistant rue d’Ulm aux cours de Benny Lévy qu’elle apprit à connaître alors qu’elle était élève de l’école normale supérieure. Elle réalisa plusieurs films notamment « Le blues de l’orient », remarquable documentaire sur la musique orientale.
    Elle habitait seule, maintenant que sa 3eme fille Miléna avait pris son envol. Pour les militants de la Licra, il faut rappeler comment cette femme cinéaste, musicienne et journaliste avait rejoint les rangs de notre association. Professeur de philosophie, elle fut l’une des plus originales journalistes du  » Droit de Vivre », apte à faire partager le combat qu’elle menait pour nos idées dans sa classe de philosophie. Grâce à elle, des jeunes de terminale ont découvert comment on lutte au quotidien contre le racisme et l’antisémitisme. Il y a près de dix ans, Mano fut appelée par Martine Benayoun à lui succéder à la tête de la commission culture . C’est sous sa houlette que la présence de la Licra au festival d’Avignon prit de l’ampleur . Pendant toute la durée du festival elle sillonnait la manifestation pour diffuser le Droit de Vivre et gagner des adhésions à la Licra . Riche de cette expérience, elle parvint à nouer des liens étroits avec des dizaines de troupes de théatre et bientôt toute l’année la commission culture de la Licra se mit à labelliser les spectacles qu’elle recommandait aux sections . Qui oublierait sa formidable et attachante puissance de conviction? Elle était passionnée et passionnante,sachant aider chacun à discerner le véritable sens de son existence
    Mano joua un rôle décisif dans l’élaboration de notre brochure « 100 mots pour se comprendre contre le racisme et l’antisémitisme ».
    C’est Mano qui eut l’idée d’organiser des journées des justes à la Licra. Les deux premières initiatives eurent lieu dans la Drôme où la mère de Mano avait une petite maison. On y invita quelques uns des intellectuels qui avaient consacré les meilleures pages à ceux qui surent déborder d’initiatives courageuses pour sauver ceux que harcelait le régime de Vichy. Livres, débats, concerts, spectacles théatraux : autant de gestes culturels qui furent articulés autour de la mémoire des justes ;
    Mano fut pendant près de cinq ans membre du bureau exécutif de la Licra où elle apporta avec fougue et créativité sa réflexion. A l’aise lorsqu’elle était majoritaire, elle sut avec dignité assumer ses positions quand elle fut minoritaire ; ce qui ne veut pas dire qu’elle n’en éprouva pas de la souffrance… Ainsi va la vie de certaines militantes
    Depuis son retrait de la Licra, elle s’était mise à apprendre le yiddish et à faire vivre le groupe musical de Jazz klezmer, les Marx sisters qu’elle créa avec ses filles. Le premier disque et les planches de prestigieux théatres parisiens commençaient à l’accueillir et une nouvelle carrière s’ouvrait …
    Antoine Spire

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