đŸ‘đŸ»đŸ‘đŸœđŸ‘đŸżđŸ‘Ž Oui, Oui, Oui et non… Discours Kipour 5783

Bonne annĂ©e 5783! Kipour est Ă  Olympe de Gouges, ce soir 19h, demain 10h. Si vous n’avez pas de place, vous pourrez rĂ©gler la situation sur place. Accueil « visiteurs » entre 14h et 16h.

(rejoignez le groupe OUI ici), (rejoignez le groupe NON ici)

—-Nos besoins vitaux —-

Parlons tout d’abord de l’essentiel : nos besoins vitaux, les besoins vitaux des autres, le cake aux lĂ©gumes d’aprĂšs kipour. Nous parlons toutes la journĂ©e de kipour du livre de la vie, la vie est une chose trĂšs concrĂšte.

Selon la pensĂ©e infirmiĂšre de Virginia Henderson en 1947, les besoins vitaux sont les suivants : Respirer, boire et manger, Ă©liminer, posture et mouvement, repos et sommeil, se vĂȘtir, tempĂ©rature corporelle, protĂ©ger sa peau, sĂ©curitĂ© physique, communiquer, ĂȘtre fidĂšles Ă  nos convictions et valeurs, agir librement, s’amuser, apprendre. Il est intĂ©ressant de noter que le judaĂŻsme a justement des formules-bĂ©nĂ©diction pour mettre en valeur toutes ces choses.

Reprenons-les, ces besoins sont-ils satisfaits pour vous ? Sur lesquels faut-il travailler ? Qui pourrait faire mieux sur respirer ? Boire et manger ?… (levez la main ?)

Maintenant que nous avons parlĂ© de l’essentiel, parlons du fondamental : Comment faire pour que ces quatorze besoins soient sĂ©curisĂ©s de façon pĂ©renne ? Pouvons-nous le faire seul.e ? Avons-nous besoin des autres ? D’autres personnes ont-elles besoin de nous ?

Sommes-nous dĂ©pendant.es des autres pour Respirer ? Boire et manger ? 
 (levez-la main ?)

La gestion des besoins de base demande de l’intelligence et de la rationalitĂ©. Nous faisons appel Ă  l’intelligence et Ă  la rationalitĂ© aujourd’hui, en ce jour de Kipour, de jugement, de remise en question, de rĂ©flexion. Aujourd’hui, c’est le bon moment pour rĂ©flĂ©chir.

Nous ferons appel Ă  l’intelligence et Ă  la rationalitĂ© demain et tous les jours de l’annĂ©e, la premiĂšre phrase de la Amida de semaine nous le rappellera : Tu es une source d’abondance, nos forces, principe du monde, qui nous enseigne le discernement.

Nous ferons appel Ă  l’intelligence concernant la gestion des besoins demain, et tous les jours de l’annĂ©e, chaque fois que nous ferons un repas puisque nous dirons dans la bĂ©nĂ©diction de la nourriture qui suit le repas : « Tu es une source d’abondance, nos forces, principe du monde, qui nourrit tout Â». Si la force de vie crĂ©atrice du monde donne tout ce qu’il faut pour que tout le monde soit nourrit (et respire, Ă©limine, maintienne ses postures
), alors Ă  nous de ne pas bloquer les ressources, de les faire circuler, de les partager avec intelligence.

—- stratĂ©gies pour nos besoins vitaux —

Pour ce faire, en tant que juif et juives, nous avons plusieurs stratĂ©gies :

StatĂ©gie 1 : suivre la tradition (qui vote pour ?) ; StratĂ©gie 2 : ne pas suivre la tradition (qui vote pour ?) ; StratĂ©gie 3 : suivre et ne pas suivre la tradition (qui vote pour ?). Qui a levĂ© la main trois fois đŸ˜‰ ?

La tradition a la vie dure. Elle se bat sans cesse contre la raison. Je vous en donne un exemple une maHloket qui dĂ©chire l’Italie.

Blague rĂ©elle italienne : Non, ce n’est pas le dĂ©bat entre Mario et Luigi. Mais entre Antonello et Giorgio. Giorgio Parisi prix nobel de physique 2021, a soutenu en septembre qu’il fallait mettre un couvercle sur les pĂątes et conserver une Ă©bullition minimum. Antonello Colonna, chef italien, a rĂ©pliquĂ© qu’en agissant ainsi, les pĂątes seraient caoutchouteuses.

Quel est le problĂšme de Antonnello Colonna ? Il dĂ©tient une tradition, il y croit, il ne peut pas dire « oui Â» au changement, Ă  la rĂ©alitĂ©. Il pense que son avis reprĂ©sente la vĂ©ritĂ©. Il « colle Â» Ă  sa croyance.

Faut-il suivre la tradition ou NE PAS suivre la tradition ?

J’ai pour vous une petite histoire qui illustre cela :

Blague de la tradition de se disputer sur une tradition

Qui la connaissait ? Qui a une meilleure version ?

Cette blague est plus profonde qu’elle ne semble. Se disputer est une tradition trĂšs ancienne, c’est l’idĂ©e de maHloket qui selon certain.es a Ă©tĂ© la base de la naissance du judaĂŻsme. Se disputer intelligemment c’est dire « oui Â» Ă  ce qu’on croit, dire « oui Â» Ă  ce que l’autre croit, et dire « oui Â» au droit d’ĂȘtre en dĂ©saccord. Se disputer, cela signifie investir. Le contraire de se disputer, c’est abandonner. Ou c’est rejeter l’autre. Ou c’est se soumettre Ă  la pensĂ©e de l’autre. Ou c’est ĂȘtre dans l’indiffĂ©rence.

Se disputer, c’est ĂȘtre engagĂ© Ă  la fois par rapport Ă  ce qu’on dit et par rapport Ă  l’autre qui s’y oppose. L’engagement est la valeur juive par excellence, elle se dit « Amen Â» et « HinĂ©ni Â». Amen ne signifie jamais « j’y crois Â», ne signifie pas toujours « je suis d’accord Â», mais il signifie toujours « je t’ai entendu Â».

L’engagement est la vraie valeur juive, peut-ĂȘtre la seule. (Vous ĂȘtes d’accord ?)

Je vous en donne un exemple

Blague du dieu auquel on ne croit pas

Qui la connaissait ? Qui a une meilleure version ?

Cette blague est plus profonde qu’elle ne semble. Elle met l’engagement au centre, avec la rĂ©ponse trĂšs Ă©nergique des parents. Mais elle ne met pas la croyance au centre, puisque ce dieu unique qu’on dĂ©fend, on n’y croit pas.

Le fait de ne pas « coller Â» Ă  nos croyances est Ă  mon avis la deuxiĂšme grande valeur juive. (Vous ĂȘtes d’accord ?). avoir du recul.

— un dieu unique = oui, oui, oui et non—

Nous racontons que nous dĂ©fendons un dieu unique auquel nous ne croyons pas, un dieu un, Ă©Had, universel, liĂ© Ă  tous les vivants. Cette image symbolise l’unitĂ© et le lien entre tous les vivants. Hayim, comme nous le dirons Ă  de nombreuses reprises dans le textes, en parlant de Elohim Hayim, force de vie en demandant d’ĂȘtre inscrit.es dans le livre de la vie, le sefer haHayim. Il y a une chose, peut-ĂȘtre, qui est absolue, et ce serait la force de vie. Tout le reste n’est pas plus vrai que son contraire.

Par exemple : « j’ai besoin de calme Â» est vrai. « J’ai besoin de vie et de bruit et de stimulation Â» est vrai. Le calme est pourtant le contraire du bruit et de la stimulation. Mais nous avons besoin des deux.

Si j’idolĂątre le calme quand j’ai besoin de calme, que je vĂ©nĂšre le mouvement quand j’ai besoin de stimulation, je sers alternativement des dieux opposĂ©s. Quand j’ai besoin de calme, je combats les « excitĂ©s Â», quand j’ai besoin de vie, je combats les « amorphes Â».

Avoir un seul dieu, et ne pas y croire, c’est ouvrir les yeux Ă  des rĂ©alitĂ©s diffĂ©rentes et les concilier. Oui, on peut avoir besoin de calme, oui, on peut avoir besoin de dynamisme, oui, il y a des solutions pour vivre le calme et pour vivre le dynamisme. Dire qu’on a qu’un seul dieu, c’est dire que la vie englobe le calme et le dynamisme, c’est dire oui au calme, oui au dynamisme.

On voit cela dans différents passages du Talmud, qui ont été repris en une blague célÚbre.

Blague du rabbin qui dit oui

Cette blague est plus profonde qu’elle ne semble.

Elle pose bien sĂ»r le principe de faire de la place aux opinions diffĂ©rentes. Mais elle pose aussi une critique : comprendre les diffĂ©rents points de vue ne suffit pas, il faut aussi les mettre face Ă  face concrĂštement pour trouver des solutions.

Et aussi, parfois, dire non. Non Ă  la mort, Ă  la transgression des besoins vitaux. Non au manque d’air, de nourriture et de boisson, de lieux pour faire ses besoins dans la dignitĂ©, non Ă  l’interdiction du mouvement, Ă  l’impossibilitĂ© de se reposer, au manque de vĂȘtements, de tempĂ©rature corporelle appropriĂ©e, de soin de la peau, de sĂ©curitĂ© physique, de communication, de libertĂ© d’action, de fantaisie et d’apprentissage.

— oui et non —

Dire oui, c’est Ă©viter la guerre, dire oui Ă  soi et oui Ă  l’autre. Dire non, c’est faire la guerre Ă  l’inadmissible.

Dire oui, c’est Ă©viter la guerre, dire oui Ă  soi et oui Ă  l’autre. Hillel, la CNV, l’AT et l’écologie proposent de dire de grands OUI.

Hillel demande de se dire oui Ă  soi-mĂȘme, oui Ă  l’autre, oui Ă  l’action dans le monde : si je ne suis pas pour moi qui le sera, si je ne suis que pour moi, que suis-je, si je ne suis pas pour le monde maintenant, quand ?

Oui Ă  rĂ©sumer toute la torah, oui Ă  la dĂ©velopper : « voici toute la torah
. Va et Ă©tudies. Â»

La CNV encourage Ă  dire oui Ă  mes besoins, oui aux besoins des autres, oui Ă  des façon intelligentes de rendre les deux compatibles.

L’AT propose de dire Oui Ă  mes valeurs, oui Ă  ma rationalitĂ©, oui Ă  ma sensibilitĂ©.

Ecologie : dire oui aux besoins des humains, aux besoins des animaux qui sont 100 millions de fois plus nombreux que nous, dire oui Ă  l’existence des micro-organismes qui sont 100 milliards de fois plus nombreux que les animaux.  1010, 1018,1030

Dire non, c’est faire la guerre Ă  l’inadmissible. Voici les NON de Hillel, la CNV, l’AT et l’écologie.

Hillel : non Ă  faire du mal Ă  son prochain

CNV : non aux rapports de pouvoir les un.es sur les autres

AT : non Ă  la manipulation et aux jeux psychologiques

Ecologie : non aux guerres perdues d’avance contre le vivant qui s’adapte sans cesse, contre nous ou avec nous. (la France est l’un des plus gros utilisateurs et exportateurs de pesticides au monde)

Et nous, ici, nous sommes lĂ  pour faire le point sur les « oui Â» et sur les « non Â» de notre vie.

En m’écoutant, vous avez dit « Oui Â» Ă  ma pensĂ©e, et il est temps maintenant de dire « oui Â» Ă  la vĂŽtre. Je vous propose trois façon de le faire.

1 – parlez 2mn entre vous, de vos besoins, de vos idĂ©es sur ce que j’ai dit, de vos espoirs et projets pour 5783 (prenez soin de partager la parole et l’écoute Ă©quitablement, pour vous dire oui Ă  vous autant que vous dites oui Ă  l’autre)

2 – partagez vos rĂ©actions sous l’article que je viens de publier sur mon site, rabbinchinsky.fr

3 – rejoignez les deux groupes tĂ©lĂ©grammes que j’ai créés pour cela : l’un s’appelle oui (rejoignez le groupe OUI ici), l’autre s’appelle non (rejoignez le groupe NON ici)

C’est parti, voulez-vous dire oui cette annĂ©e ? Ă  quoi ? comment ? Voulez-vous dire non ? Ă  quoi ? comment ?

En cette année 5783, que nos besoins vitaux soient satisfaits, par chance, par décision, par entraide.

En ce Kipour 5783, que nos pensées et décisions servent la vie, pour que nous nous inscrivions, chacun, chacune, dans le livre de la vie. Pour que nous nous inscrivions, ensemble, dans un engagement pour la vie. Téléchargez en PDF discours-kipour-2022

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