Lo Dayénou

Chacun.e a sa vision de l’éphémère de nos vies. Avec Brassens, je peux imaginer qu’au moment de mourir, nous nous laissons convaincre par la mort : Comme il n’avait pas l’air content, Elle lui dit : « Ça fait longtemps que je t’aime… Et notre hymen à tous les deux Était prévu depuis l’jour de Ton baptême… Si tu te couches dans, mes bras, Alors la vie te semblera plus facile… Tu y seras hors de portée Des chiens, des loups, des homm’s et des Imbéciles… » (Oncle Archibald).

Mais avec le Psaume 90, je peux également m’insurger Reviens, Éternel, jusqu’à quand ? (chouva adonaï ad mataï), et poursuivre aux côtés d’Edmond Fleg en disant lo dayénou, (cela ne nous suffit pas), tant que toute la paix et toute la justice ne sont pas établies, je ne serai pas satisfaite. Je m’associe à l’appel du Psalmiste Apprends-nous à compter nos jours, pour que nous acquérions un cœur ouvert à ta sagesse… Donne-nous des jours de satisfaction aussi longs que les jours où tu nous avons été affligé.es… Que la beauté de ton monde brille à nos yeux, la splendeur de tes valeurs aux yeux de nos enfants. Fais prospérer l’œuvre de nos mains, oui, l’œuvre de nos mains, fais-là prospérer.

L’œuvre de nos mains et notre travail d’action pour plus de justice et de paix, car c’est cette action qui agrandit le Grand Nom ainsi qu’on le souhaite dans le Kadich. Je veux toujours garder l’espoir que nous y réussissions bientôt et de nos jours (bimhéra béyaménou) ou, selon la formulation de Ferrat Ah qu’il vienne au moins le temps des cerises, Avant de claquer sur mon tambourin, Avant que j’ai dû boucler mes valises, Et qu’on m’ait poussé dans le dernier train (Les cerisiers) Tant que nous sommes associé.es à ce projet, dvékim badonaï élohénou, nous sommes pleinement en vie.

Ces quelques mots pour partager avec toutes et tous ma reconnaissance pour vos petits mots et vos pensées bienveillantes en cette période très particulière. Je serai présente à la synagogue ce vendredi au sein de l’assemblée, pour la fin de la chiva (sept jours de deuil) de mon père. Qu’il soit rappelé dans la continuité des valeurs qu’il portait, la douceur, le respect pour toutes et tous, de tous âges et de toutes conditions, l’irrespect pour les normes arbitraires, l’engagement actif envers l’égalité et la justice, la rigueur dans la pensée, la légèreté dans l’expression et la plaisanterie, ainsi que beaucoup d’autres choses de tous ordres.

Et que nous puissions toutes et tous au mieux accompagner la vie qui s’exprime à travers nous.

Merci.

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