Télécharger au format World Caïn Abel Fraternité
La fraternité… Quel bel idéal. Et difficile.
Comment encourager l’amour entre des personnes qui n’ont pas choisi d’être ensemble?
Les frères et soeurs doivent de plus partager leurs parents, qui sont pour eux les sources quasi exclusives d’amour inconditionnel et de soins…
Dans ce contexte, la fraternité est une école essentielle, mais difficile.
Que nous apprend la Torah sur la condition des frères et soeurs, sur ses dangers et sur ses trésors?
De quelles façons ces histoires peuvent-elles nous aider à guider nos enfants ou nos proches dans une vision enrichissante de la fraternité?
Propositions de travail :
1. lire phrase à phrase, déduire à chaque fois la phrase suivante.
2. Hévrouta sur les questions en fin de feuille.
3. Bibliodrama.
4. Une personne raconte, les autres font l’enfant.
Texte : Gén. 4:1s
1 or, l’homme s’était uni à Ève, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn, en disant: « J’ai fait naître un homme, conjointement avec l’Éternel! » 2 Elle enfanta ensuite son frère, Abel. Abel devint pasteur de menu bétail, et Caïn cultiva la terre. 3 Au bout d’un certain temps, Caïn présenta, du produit de la terre, une offrande au Seigneur; 4 et Abel offrit, de son côté, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. Le Seigneur se montra favorable à Abel et à son offrande, 5 mais à Caïn et à son offrande il ne fut pas favorable; Caïn en conçut un grand chagrin, et son visage fut abattu. 6 Le Seigneur dit à Caïn; « Pourquoi es-tu chagrin, et pourquoi ton visage est-il abattu? 7 Si tu t’améliores, tu pourras te relever, sinon le Péché est tapi à ta porte: il aspire à t’atteindre, mais toi, sache le dominer! » 8 Caïn parla à son frère Abel; mais il advint, comme ils étaient aux champs, que Caïn se jeta sur Abel, son frère, et le tua. 9 L’Éternel dit à Caïn: « Où est Abel ton frère? » Il répondit: « Je ne sais; suis-je le gardien de mon frère? » 10 Dieu dit: « Qu’as-tu fait! Le cri du sang de ton frère s’élève, jusqu’à moi, de la terre. 11 Eh bien! tu es maudit à cause de cette terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère! » 12 Lorsque tu cultiveras la terre, elle cessera de te faire part de sa fécondité; tu seras errant et fugitif par le monde. » 13 Caïn dit à l’Éternel: « Mon crime est trop grand pour qu’on me supporte. 14 Vois, tu me proscris aujourd’hui de dessus la face de la terre; mais puis-je me dérober à ta face? Je vais errer et fuir par le monde, mais le premier qui me trouvera me tuera. » 15 L’Éternel lui dit: « Aussi, quiconque tuera Caïn sera puni au septuple. » Et l’Éternel le marqua d’un signe, pour que personne, le rencontrant, ne le frappât.
25 Adam connut de nouveau sa femme; elle enfanta un fils, et lui donna pour nom Seth: « Parce que Dieu m’a accordé une nouvelle postérité au lieu d’Abel, Caïn l’ayant tué. » 26 A Seth, lui aussi, il naquit un fils; il lui donna pour nom Énos. Alors on commença d’invoquer le nom de l’Éternel.
Questions :
1. La conception, qu’est-ce ?
2. Le positionnement de l’ainé, le positionnement du second.
3. L’attribution des rôles.
4. Que veulent offrir les enfants ? Pourquoi ? Qu’acceptons-nous de leurs offrandes et pourquoi ?
5. Quel est l’intention de dieu à chaque étape ?
6. Que représente Caïn ? Que représente Abel ? Comment la fraternité polarise les rôles ? Comment on en veut aux autres de ce qu’on est soi-même, nous accepter dans nos différentes composantes, c’est faire de la place à l’autre dans sa différence et dans sa ressemblance.
7. Où sont Adam et Eve ?
8. Que représente Seth ?
Rachi :
1. Avec Hachem La préposition eth possède ici le même sens que ‘im (« avec »). Lorsqu’Il m’a créée ainsi que mon mari, Il était seul à nous créer. Mais pour cet enfant, nous sommes devenus Ses associés (V. Nidda 31a).
2. Des fruits de la terre De ce qu’il y avait de moins bon (Beréchith raba 22, 5). Une hagada rapporte qu’il a présenté des graines de lin (Midrach tan‘houma Beréchith 9).
3. Il se tourna (wayicha’) C’est-à-dire : Il se tourna. Comme dans : « Il ne se tournera plus (welo yich‘è) vers les autels » (Yecha’ya 17, 8), et dans : « Détourne-toi (che‘é) de lui » (Iyov 14, 6).
4. Il se tourna Un feu est descendu du ciel et a consumé son offrande.
5. Si tu t’améliores A traduire selon le Targoum : « si tu améliores tes actes, il te sera pardonné ».
6. Le péché est tapi à la porte Ton péché est gardé jusqu’à l’entrée de ta tombe, [jusqu’au jour de ta mort et de ton jugement].
7. Il aspire à t’atteindre Le péché, c’est-à-dire le penchant au mal. Il aspire sans arrêt à te faire chanceler.
8. Et toi, tu domineras sur lui Si tu le veux, tu seras plus fort que lui.
9. Qayin parla à son frère Hèvel Il a commencé par lui chercher querelle, afin de trouver un prétexte à le tuer. Il a engagé avec lui des propos de querelle et de dispute pour s’en prendre à lui et lui ôter la vie. Il existe à ce sujet des midrachim, mais tel est le sens du texte.
10. Où est Hèvel ton frère ? Dieu savait où il était, mais c’était pour commencer par lui tenir des propos aimables, dans l’espoir qu’il manifeste son repentir et qu’il dise : « C’est moi qui l’ai tué, et j’ai péché devant toi ! »
11. Je ne sais Il s’imagine qu’il va pouvoir tromper Dieu.
12. Le gardien de mon frère C’est une question, comme chaque fois que le préfixe hé, [ici dans hachomér (littéralement : « est-ce que gardien ? »)], est ponctué d’un chewa-patha‘h.
13. Des sangs de ton frère Son sang et le sang de ses descendants (Sanhèdrin 37a). Autre explication : il lui avait fait de nombreuses blessures, ne sachant pas par où son âme sortirait (Sanhèdrin 37b).
14. Plus que cette terre Plus qu’elle n’a été elle-même maudite pour sa propre faute (V. supra sous 1, 11). Et elle a ajouté ici une faute nouvelle.
15. Qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main les sangs de ton frère Je lui impose donc une nouvelle malédiction, te concernant : « elle cessera de te donner sa force ».
16. Errant et vagabond Tu n’auras pas le droit de demeurer à la même place.
17. Ma faute est trop grande pour être supportée C’est une question : Alors que tu supportes les mondes d’en-haut et d’en bas, ne supporterais-tu pas ma faute ? (Beréchith raba 22, 11).
18. Quiconque tuera Qayin La phrase, comme il arrive parfois, est abrégée. Elle procède par allusion, sans préciser. Les mots « c’est pourquoi quiconque tuera Qayin » constituent une menace : voici ce qu’on lui fera, tel sera son châtiment, sans que la nature du châtiment soit précisée.
19. Sera puni au septuple Je ne veux pas me venger maintenant de Qayin. C’est au bout de sept générations que j’exercerai ma vengeance, quand Lèmekh, l’un de ses descendants, viendra le tuer. La suite du verset, à savoir : « il sera puni au septuple », marque la punition de Qayin pour le meurtre de Hèvel. Elle nous apprend qu’il ne faut voir dans le début du verset qu’une menace, afin qu’aucune créature ne lui fasse du mal. Autre exemple de ce style elliptique : « Dawid avait dit : “Quiconque frappera le Yevoussi atteindra le canal” » (II Chemouel 5, 8), sans que le texte précise ce qu’on allait lui faire. Le verset se contente d’une allusion : « Quiconque frappera le Yevoussi et atteindra le canal, qui approchera de la porte de la ville et s’en emparera, et les aveugles etc. celui qui les frappera eux aussi parce qu’ils ont dit, l’aveugle et le boiteux : “Dawid n’entrera pas dans la maison”, celui donc qui les frappera, j’en ferai un chef et un prince ». Cela n’est pas indiqué explicitement ici, mais précisé dans I Divrei haYamim 11, 6 : « il deviendra chef et prince ».
20. Hachem marqua Qayin d’un signe Il grava sur son front une lettre de Son nom (Targoum yonathan). D’autres éditions de Rachi ajoutent l’interprétation suivante : « Quiconque me trouvera me tuera ! » (verset 14) : Il s’agit des animaux domestiques et des bêtes sauvages. Quant à d’autres êtres humains dont il aurait eu à avoir peur, il n’en existait pas encore, si ce n’est son père et sa mère, mais il ne craignait pas qu’ils le tuent. Il a dit : « Jusqu’à présent toutes les bêtes avaient peur de moi, ainsi qu’il est écrit : “que votre crainte et votre terreur soient sur tous les animaux de la terre” (infra 9, 2). Désormais, à cause de cette faute que j’ai commise, les bêtes ne me craindront plus et elles me tueront ». Aussitôt « Hachem marqua Qayin d’un signe », rétablissant son ascendant sur les animaux.
21. Adam connut… Lèmekh est venu trouver Adam, le premier homme, et s’est plaint de ses femmes. Adam leur dit : « Avez-vous à vous préoccuper des décrets de Dieu ? Vous, faites votre devoir et Lui fera ce qu’Il doit faire ! » Les femmes lui ont rétorqué : « Commence par te parer toi-même [des qualités que tu nous incites à posséder] ! Ne t’es-tu pas séparé de ta femme il y a cent trente ans, lorsque, par ta faute, la mort a été décrétée en punition pour l’homme ? ». Aussitôt, « Adam connut encore sa femme ». Que veut dire « encore » ? C’est pour nous enseigner qu’il l’a désirée plus que par le passé (Beréchith raba 23, 5).