Téchouva pédagogique!

Les vacances nous offrent en cadeau une relation parentale libérée des contraintes du quotidien.
Elles nous permettent de préparer l’année à venir, et en particulier les événements de la rentrée.

La rentrée juive est un soutien pédagogique extraordinaire aux valeurs que nous défendons auprès de nos enfants.

Tichri nous invite à approcher la pensée et l’étude des questions fondamentales de la vie avec joie, c’est SimHat Torah, la fête des enfants dans laquelle les grands trouvent une liberté du bonheur partagé.
Tichri nous introduit également dans l’introspection, la critique bienveillance de nous-même. Ce sont les « jours redoutables », Roch Hachana et Yom Kipour, des fêtes pour adultes, grâce auxquelles les enfants peuvent apprécier l’importance que nous accordons au fait de toujours chercher à « grandir » et à nous améliorer, quel que soit notre âge.

Nous avons développé ces questions dans les deux précédents articles.
Voyons comment notre exemple peut également inspirer nos enfants dans leur cheminement.

En tant que parent, nous pouvons choisir de partager nos espoirs, nos réussites et nos échecs avec nos enfants, dans une mesure adaptée à leur compréhension bien sûr.

C’est une façon certaine de leur témoigner du respect que nous avons pour l’introspection, de la bienveillance avec laquelle nous jugeons nos échecs et nos imperfections, de l’importance à nos yeux de toujours chercher à mieux faire, sans juger.

Les textes de Roch hachana sont emplis de ces invitations à la bienveillance et à l’amélioration:
Si nous avons commis des erreurs, c’est sans le vouloir.
Nous nous invitons par le chofar, l’étude des textes, l’immersion dans un mikvé, et les offices, à recommencer à nous construire avec de nouvelles forces.
Tel est le sens de cette « téchouva », ce retour au meilleur de nous-même, que nous entreprenons à l’occasion des fêtes de Tichri.

Un autre élément fondamental de cette période est la réconciliation.
Chacun est censé demander pardon, reprendre sur de nouvelles bases non seulement au niveau personnel mais également au niveau relationnel.
Cet aspect n’est pas toujours évident à mettre en œuvre car nos partenaires amoureux, amicaux, familiaux ou professionnels ne sont pas toujours ouverts à cette question.

On peut, en souhaitant une bonne année aux uns et aux autres, ouvrir la discussion avec prudence. « Je voulais te souhaiter une bonne année, nous avons passé du temps ensemble en tant que collègues, et à l’occasion de cette fin d’année, je me demandais si nous pourrions améliorer notre façon de travailler ensemble ? Peut-être as-tu eu l’occasion d’y penser ? Voudrais-tu que nous en parlions à l’occasion ? »
Bien sûr, il nous appartient d’être juges de l’opportunité d’ouvrir ce dialogue et de le conduire au mieux.
Tichri nous invite à nous interroger sur la meilleure attitude à adopter pour permettre une fluidification des relations.

Pour ce qui est de nos enfants, la question est plus simple puisque nous nous appuyons sur notre devoir d’éducation pour leur transmettre ce qui nous tient à cœur. En principe, ils sont convaincus de notre bienveillance à leur égard.

Nous pouvons alors probablement soulever certaines questions. Le principe du fait que nous les aimons et que nous les acceptons dans les différentes composantes de leur personnalité doit être posé de façon évidente. Ceci établi, il est légitime de partager nos expériences…
Qu’aimons-nous dans leur attitude ? Qu’est-ce qui nous est difficile ? Et eux, qu’aiment-ils ? Quels seraient leurs désirs ? Il est normal d’avoir des désaccords, tout ne doit pas être résolu.

Il est des questions à propos desquels nos enfants n’ont pas la maturité pour définir leur meilleur intérêt, et d’autres pour lesquelles nous pouvons de façon discrétionnaire décider de ce qui est ou non acceptables dans nos murs. Ils ont le droit de ne pas être d’accord, et peuvent choisir la meilleure façon pour eux de gérer leur désaccord. Mais dans beaucoup de cas, il est possible d’identifier les besoins de chacun et de trouver les stratégies adéquates pour les satisfaire d’une façon acceptable par le collectif familial en général et par les parents en particulier.

Quel meilleur temps que les vacances, ce moment ensemble, ce moment sans contraintes, pour poser les bases d’un renouveau personnel et relationnel ? Nous pourrons alors ancrer toutes ces discussions et toutes ces décisions en les écrivant, en les racontant, en venant en parler au rabbin et de toute façon qui puisse vous convenir.

N’hésitez pas en tout cas à me faire part de vos commentaires, pour que nous puissions partager nos expériences !

Bonnes vacances 5775, et très bons préparatifs pour 5776 !

Nos enfants au coeur du développement communautaire – Entretien avec Révital Shloman

Entretien avec Révital Shloman, Directrice du Talmud Torah du MJLF

Revital Shloman Talmud Torah MJLF

Bonjour Révital, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Shalom ! Je commence avec mon prénom Révital, Tal en hébreu c’est la rosée et Révi c’est absorbée comme les plantes qui absorbent la rosée, c’est le choix de mes parents et cela expliquer le chemin que j’ai fait comme éducatrice, absorber tout ce que je peux pour partager cette connaissance avec les enfants et avec leurs parents.

Je veux ajouter que depuis longtemps je suis spécialisée dans l’éducation informelle, c’est une notion qui est très développée en Israël. Mon expérience est diversifiée dans tous les groupes d’âges en matière d’éducation juive. En plus des outils pédagogiques classiques, nous avons donc à notre disposition beaucoup d’autres compétences. Mais le plus important est notre capacité à comprendre ce que l’enfant veut; il est au centre de notre travail et il est important d’adapter le programme à ses besoins et non seulement en fonction de notre compréhension de l’éducation.

Je prépare toujours des éléments qui sont intéressants aussi pour les parents de façon à leur permettre de continuer à la maison avec leurs enfants.

Une des choses importantes pour moi est d’apprendre des autres, et j’en ai l’occasion avec les enfants et les parents ainsi que nos collègues, quelles que soient leur background pédagogique, leurs univers personnels et leurs univers religieux.

Révital, comment êtes-vous arrivée au MJLF ?

C’était assez bizarre mais très juif ! , je suis arrivée il y a trois ans et demi. En arrivant, j’ai commencé à étudier le français et j’ai commencé à chercher un travail dans le domaine de l’éducation. J’étais très impliquée avec mon mari dans la communauté Adath Shalom et j’ai entendu qu’ils cherchaient des enseignants pour l’école moderne juive, j’ai rencontré Josy Waisbrot et Gabrielle qui m’ont engagée, ce sont eux qui m’ont prévenue que le MJLF cherchait une directrice du Talmud Torah. Je suis arrivée ici par le networking juif !

Quelles étaient vos premières impressions en arrivant au MJLF ?

Quand je suis arrivée la première fois, c’était en vue de douze heures d’entretien pour un rendez-vous avec tous les dirigeants du MJLF et c’était très long, un défi avec le français, j’ai compris la moitié de ce qui était dit, mais j’ai vu qu’ils étaient tous motivés pour faire le meilleur talmud torah et c’est justement ce que je cherchais. La communication non verbale m’a permis de comprendre que je pourrais travailler de façon pluraliste, très ouverte et avec cela très professionnel. Mes premières impressions m’ont donc convaincue que je pourrais travailler ici en exprimant mon amour pour mon métier. Bon, ouvert et pluraliste. Il y avait à la fois beaucoup de potentiel et beaucoup de défi, en contribuant à ce qui compte le plus pour moi, contribuer à créer la communauté. C’est ce dont j’avais besoin.

Comment décririez-vous le Talmud Torah aujourd’hui ?

Je pense que nous avons aujourd’hui un Talmud torah très ouvert, pluraliste, et professionnel et qui a la volonté de se développer encore davantage dans ces directions. Notre talmud torah est aussi communautaire et familial, avec une place pour chaque membre de la famille. Il y a aussi une implication grandissante de la conjonction entre l’investissement des membres de la communauté et le talmud torah. Il y a le chabbat aleph, la keitana, les activités pour la jeunesse dirigés par Oren Giorno  les cours pour les parents pendant le talmud torah. Le talmud pour moi c’est le cœur de la communauté et j’espère trouver les meilleurs chemins de transmettre ces messages. Les parents commencent à comprendre que nous sommes à leur écoute pour les accueillir dans les programmes qui leur conviennent et même pour en créer de nouveaux en fonction des besoins. La grande famille du Talmud Torah c’est les rabbins, les familles du MJLF, les familles du talmud torah et du MJLF les administrateurs, les permanents du MJLF, et bien sûr également les enseignants et moi-même. Je pourrais raconter de nombreux exemples de parents qui ont participé à des événements où ils ont transmis à la fois à leur propre enfant mais aussi à tous les enfants de la communauté. Chacun d’entre nous a beaucoup à apprendre et aussi beaucoup à enseigner. Le talmud torah est le lieu idéal pour ce partage.

Comment voyez-vous le rôle du talmud torah et du MJLF ?

Du point de vue juif, notre place est fondamentale dans le paysage éducatif juif français. Nous sommes un modèle d’éducation de nos enfants autour de leur identité  et nos valeurs sans jugement, sans critique des autres communautés. Nos rabbins forment également les enseignants et nous préparons

D’un point de vue civique, nos enfants ont souvent une origine mixte. Le choix de faire une éducation juive n’est pas évident aujourd’hui, et nous sommes un cadre qui leur facilite l’accès à l’identité. Le Talmud Torah n’est pas uniquement une préparation à la BM , c’est une rencontre avec notre origine et avec notre patrimoine, les enfants ont besoin de cela, besoin d’être accueillis, de cultiver la force et la fierté de leur identité. Il faut leur offrir la possibilité de devenir des adultes heureux de leur identité ce qui est vraiment un cadeau précieux. J’aimerais que tous les parents et les enfants puissent faire ce choix et pour cela que notre talmud torah soit vraiment connu. Nos communautés développent des programmes qui parlent aux juifs français, le potentiel de développement est impressionnant, j’espère que nous réussirons à toucher tous ceux qui ont besoin de nous.

Révital, je vous laisse le mot de la fin…

Je voudrais inviter chacun à comprendre le potentiel communautaire et à prendre ses responsabilités pour l’avenir de nos enfants car c’est cet avenir qui va être décisif pour l’avenir du judaïsme, nous sommes dans une période difficile pour chaque famille et c’est justement une période où il est important de se mobiliser. Le Talmud Torah, c’est le centre de toute la communauté et ceux qui veulent s’y investir sont les bienvenus. Ma porte est toujours ouverte, littéralement, elle est toujours ouverte, pour les gens, pour les enfants et pour des idées. Je veux aussi remercier Léa Jacquelin qui a pris la responsabilité du talmud torah de Ganénou, Elle a grandi au MJLF et  devenue une partenaire  avec tout l’équipe de notre Talmud Tora pour la transmission de ce message éducatif avec les rabbins, les familles et les administrateurs. Transmission des valeurs qui crée la famille du MJLF, Toda Raba pour cette confiance et cette collaboration.

LIRE L ARTICLE concernant l’éducation écrit par le Rabbin Floriane Chinsky

 

Faisons de nombreux élèves ! Apprendre avec nos enfants

L’éducation est au cœur de l’identité juive.

Le « talmud torah » au sens large, l’ « étude de la torah », nous soutient dans notre identité depuis les débuts de notre histoire. En 1882, Jules Ferry a rendu l’école obligatoire pour tous en France. Sept siècles avant l’EC, la Torah portait à l’écrit l’obligation « et tu raconteras à ton fils » « והגדת לבנך » (Ex.13 :8). En 64, Chimon ben Gamla instituait l’obligation pour chaque ville de créer une école primaire, pour permettre aux parents d’accomplir leur devoir d’enseignement.

Le « rite initiatique » juif (Bar et Bat Mitsva) est centré sur la culture : l’enfant doit savoir lire pour lui-même et pour les autres afin de prouver sa valeur dans le monde adulte. Savoir lire, étudier, cela fait partie de la vie juive, au même titre que se marier et chercher un métier. La michna Avot (5 :21) nous décline le programme de la vie «  à l’âge de cinq ans on apprend la bible, à dix ans on étudie la michna, à treize ans on s’occupe des commandements, à quinze ans on étudie le talmud, à dix-huit ans on se marie, à vingt ans on cherche un travail, à trente ans on atteint la force, à quarante ans la sagesse, à cinquante ans les capacités de conseiller… ».

Tous les acteurs communautaires sont engagés dans l’étude, le rabbin, les volontaires, les fidèles…

En tant que Rabbin, je voulais partager avec chacun ce sentiment d’engagement vis-à-vis de l’éducation, de l’ « éducation permanente » à tous les âges de la vie.

J’ai donc demandé à Révital Shloman, Directrice du Talmud Torah MJLF, de nous parler de sa vision de l’éducation juive et du Talmud Torah au MJLF, pour alimenter notre réflexion commune.

Je la remercie pour ses paroles, qui nous permettent de nous sentir proches les uns des autres et d’apprendre à toujours mieux nous connaitre pour agir de la façon la plus simple et la plus entousiaste.

Elle met en avant la célèbre maxime de Ben Zoma : le sage est celui qui apprend de chacun (avot 4 :1).

Avec elle, je nous souhaite de pouvoir respecter l’injonction que nous faisait déjà la grande assemblée, la knésset haguedola au troisième siècle avant l’EC : « Faites de nombreux élèves ! » (avot 1 :1)

LISEZ ICI L’INTERVIEW de Révital Shloman, directrice du Talmud Torah du MJLF

 

Etude pour adultes, au moment où nos enfants étudient, un dimanche par mois, de 10h30 à 11h30 

L’identité juive : un atout pour l’avenir de nos enfants

Nous voulons le meilleur pour nos enfants. Quelle chance que de pouvoir puiser dans une tradition qui met l’éducation et l’avenir au cœur de ses préoccupations depuis trois millénaires ! Le dimanche matin, à Nation, un cours-séminaire pour remettre à notre disposition, d’une façon moderne, des outils de toujours.

 

 

Surmelin-jeunesse

L’année 2014-2015, 5775 est en plein préparatifs.
Les réunions et les initiatives s’enchaînent.
La place des jeunes dans la tradition est tout-à-fait fondamentale, et l’équipe des volontaires de Surmelin en fait une priorité.
Dans un monde que change sans-cesse, qui sait ce que seront non seulement le judaïsme mais aussi la vie quotidienne demain?
Nous souhaitons tous que nos enfants aient dans leur main les meilleurs atouts pour être des personnes épanouies et généreuses, capables de faire une vraie différence dans le monde, pour le bien.
Bref, pour aller à l’essentiel, je voulais vous dire mon plaisir de partager avec vous cette petite affiche qui je l’espère apportera à chacun beaucoup de bons moments! Que ce soit dans les temps difficiles ou dans les accalmies, que le bonheur d’être juif continue à nous porter toujours au dessus des tempêtes.

Merci à Léa, notre responsable du Talmud Tora, à Révital, la directrice du Talmud Torah du MJLF, ainsi qu’à toute l’équipe des volontaires et du conseil d’administration du MJLF et de Surmelin.

A télécharger et à imprimer en cliquant ici

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