Pourquoi surnommons-nous Moïse: « Moïse notre maître » et non pas « Moïse notre sauveur »? De quelle façon Pharaon voulait-il détruire les hébreux? Que signifie l’expression « souffle court » dans la pensée juive? Toutes ces questions seront abordées, pour nourrir une question plus général: Quel est notre rapport au travail, sommes-nous libres, et pouvons-nous le devenir/le rester?
Bien sûr, tout rapport avec l’actualité serait purement fortuit…
Sur un pied 2015 ! Parasha Chemot : l’Alliance est-elle féminine ou masculine ? (Myriam, Yoheved, résistance des sages femmes, talmud sota, amram les divorces, il écoute sa fille, c’est sa force, l’alliance hommes femmes et toutes catégories sociales sauve les hébreux, est le germe de la délivrance, myriam prophétesse)
La peur permet aux animaux de s’éloigner rapidement des situations de danger, elle est favorisée sur la confiance par notre instinct de survie.
Pourtant, notre humanité se caractérise par la capacité d’agir comme Juda, de prendre des risques pour vérifier par nous-mêmes l’étendue de notre champ d’action, pour notre propre intérêt mais aussi dans l’intérêt des autres.
Dans les périodes difficiles, des textes comme « LéHa Dodi » nous incitent à devenir nous-même des abris pour les autres, comme Joseph l’a été dans sa prison, comme Juda l’est en prenant la défense de Benjamin.
Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous interroger.
Sur un pied 2015: Comment recréer la fraternité ( Joseph, la mise en scène de l’épreuve, la téchouva selon Maïmonide )
Nous sommes tous d’accord pour valoriser la gentillesse. Mais parfois, d’autres idées se cachent derrière ce mot. Et dans notre paracha, il faut bien le dire, Joseph n’est vraiment pas « gentil ».
Pourquoi ment-il à ses frères? Pourquoi les accuse-t-il injustement? Pourquoi met-il Siméon en prison? Pourquoi reste-t-il absent auprès de son père? Non, ce ne sont pas là des actes « gentils »!
Au delà des étiquettes que l’on colle sur les personnes, « il est gentil », « elle est méchante », nous avons tous la capacité d’accéder à une vraie prise de responsabilité, de dépasser les jugements temporaires que certains pourraient porter sur nous, pour mettre en place un cadre qui recréée une vraie solidarité, comme Joseph.
Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous interroger.
Ni ĉiuj konsentas taksi bonkorecon. Sed kelkfoje aliaj ideoj kaŝas malantaŭ ĉi tiu vorto. Kaj en nia parsha, oni devas diri, Joseph vere ne estas « bona ».Kial li kuŝas al siaj fratoj? Kial li akuzas ilin maljuste? Kial li metis Simeon en malliberejo? Ne, ĉi tiuj ne estas « belaj » agoj!
Épisodes des années précédentes:
Sur un pied 2015: Paracha de la semaine Mikets: Comment façonner la réalité? ( Remédier au problème ou créer une réalité qui exclut le problème, les prophéties auto-réalisatrice et l’exemple de la pénurie, le conte des chaudoudoux, la connivence de Jacob et Joseph, accepter les moments d’impuissance et utiliser les moments de liberté. )
Sur un pied 2016: Paracha de la semaine Mikets: Osnat la convertie, au secours du Roi David? ( Osnat convertie, et juste, reconnue par Jacob, sauveuse de Joseph, les 9 femmes qui défendent l’honneur des convertis, Niemoller, passer d’une position de faiblesse à une position de force, « en toi trouverons refuge tous les pauvres de mon peuple »)
Version écrite:
La gentillesse, c’est bien. Mais qu’est-ce exactement que la gentillesse et la méchanceté ? Ces deux mots ne sont-ils pas souvent utilisés pour stigmatiser des personnes, en leur attribuant des étiquettes ? « Il est méchant », « elle n’est pas gentille », sont des jugements portés sur la personne, qui font partie d’un langage de « propagande » et non pas d’un message rationnel. Ces expressions évitent à la personne qui les emploie de prendre ses responsabilités, de dire « je ». De dire « je n’aime pas quand untel fait telle chose », « je me sens pris de cours quand untelle agit de telle façon ». Ce langage est donc utile pour développer un rapport de force fondé sur le lavage de cerveau et le lashon hara.
Ceux qui préfèrent promouvoir la paix et la compréhension mutuelle, en revanche, s’engagent contre ce type de pratiques, et préfèrent un langage précis et responsable, qui permet d’accéder à des solutions concrètes. En communication non violente, celui qui parle prend la responsabilité de ses sentiments sans la faire porter sur les autres. Il dit « je », il dit « je me sens de telle et telle façon », parce que « j’ai besoin de telle ou telle chose », « tu » n’es pas méchant (ni gentil), mais tes actions, quand « je » les observe, suscitent en moi des réactions dont je souhaite parler. Chaque fois que nous ressentons le besoin de dire « il est – insensible, incontrôlable, infantile… » interrogeons-nous : d’où vient cette tendance en moi ? Comment puis-je la contrer ?
Dans notre paracha, Mikets, Joseph n’est pas du tout gentil. Il ment à ses frères, il les manipule, il met l’un d’eux injustement en prison.
Mais il ne se plaint pas, il ne les juge pas, il ne les stigmatise pas, il les « reconnait », le midrach rabba dit « il les reconnait comme étant ses frères », il est dans la fraternité.
Il reconnait leur fraternité, et également le fossé créé entre eux par leur acte de malveillance, des années auparavant, quand ils voulaient le tuer et l’ont vendu comme esclave. Sachant cela, comment être « gentil » ? Il faut d’abord combler le fossé, et Joseph s’y emploie. Avec de l’amour et de l’intelligence, pas avec de la bonne conscience. Dans notre paracha, Joseph reproduit une situation de conflit d’intérêt entre les frères pour voir si, cette fois, ils seront égoïstes vis-à-vis de Benjamin (comme avec lui quand il était enfant) ou s’ils seront solidaires et protecteurs.
Joseph monte le piège, et Jacob le soutient :
Selon béréchit rabba, il a une intuition que Joseph est vivant et lié à la famine de l’Egypte (42 :1), et quand il envoie Benjamin il souhaite non seulement le retour de Benjamin mais aussi de « l’autre » frère, c’est-à-dire de Joseph selon le midrach rabba, il force ses enfants à prendre leur responsabilités en les envoyant en Egypte puis en prenant leurs responsabilités vis-à-vis de Benjamin.
Joseph monte le piège, les frères évoluent :
Ils s’entre-regardent les uns les autres (42 :1), ils disent « nous sommes tous fils d’un seul homme » et reconnaissent leur unité (et selon beréchit rabba cela inclut Joseph), ils disent « nous sommes 12 frères » et insinuent toujours selon le midrach qu’ils sont maintenant à la recherche de Joseph exactement comme Joseph était à la recherche de ses frères (Gen 37 :16), ils sont prêts à le délivrer à tout prix, à payer une rançon pour lui, ou même à se battre et risquer leurs vies pour le libérer. Ils affirment leur solidarité entre frères et avec la génération précédente (jacob) et suivante (leurs enfants (43 :8).
Pour conclure, reprenons la prière finale de Jacob : Que El Chadaï nous donne de la miséricorde, une infinie bienveillance. Cette infinie bienveillance puise sa force dans la puissance, une relation à la justice qui dépasse les « jugements moraux » « tu es gentil », « tu es méchant » que s’adressent les enfants dans la cour de l’école. Une relation à la justice qui nous permet de voir, de nous comprendre à distance comme Jacob et Joseph, pour « aplanir le chemin » devant ceux qui en ont besoin, comme les frères de Joseph. Isaïe 60 :10 solou solou hamessila : aplanissez aplanissez le chemin, enlevez-en les pierres.
Nous aimons tous les secrets, et les rêves sont si mystérieux. Nous aimerions savoir ce qu’ils essaient de nous dire.
Selon Freud, ils sont un passage vers l’inconscient, une porte ouverte sur ce que nous n’osons pas penser. Selon Rabbi Yonatan, ils nous montrent les préoccupations de notre coeur.
Que nous apprend la Paracha de la semaine sur l’interprétation des rêves et sur le talent de Joseph? Dans cette étude biblique, le Rabbin Floriane Chinsky partage avec nous les enseignements de la Paracha et du talmud.
Bonan vidadon et chabbat chalom! (vidéo avec sous-titres pour les malentendants et ceux qui souhaitent les références précises en hébreu, et avec des renvois pour approfondir)
Sur un pied 2015: Parasha Vayéchev : pourquoi sacrifier Joseph ? (Combien nous tenons à la vie, PikouaH néfech – préserver sa vie, les exceptions – préserver le sens de la vie, Jacob sacrifie Joseph, la raison de la préférence de Jacob pour Joseph, Potifar SoHarim Ichmaelim Midianim, le risque de l’action, l’estimation conjointe de prise de risque et l’alliance entre Jacob et Joseph au-delà de la coupure de contact, le korban s’approcher pour retrouver la paix.)
Sur un pied 2016: Quel est le vrai nom de Tamar? (Nos noms, nous faire reconnaître, histoire de Tamar, Tsadka Miméni et Psaume 92, Zelda « LeHol ich yech chem », Anne Sylvestre « Comment je m’appelle »)
… et quand je dis « femmes », c’est un terme générique et global, qui évidemment inclut les hommes….
Comment construire une famille à partir d’individus profondément blessés? La famille de Léa, Rachel et Jacob, Bilha et Zilpa, est un exemple de créativité et de coopération, qui triomphe du conformisme patriarcal et autoritaire de Laban. Ces qualités sont celles de l’intelligence collective qui permet aux groupes d’être pérennes face à l’adversité. Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous questionner.
Kiel konstrui familion el profunde vunditaj individuoj? La familio de Leah, Rachel kaj Jakob, Bilha kaj Zilpa, estas ekzemplo de kreemo kaj kunlaboro, kiu triumfas pri la patriarka kaj aŭtoritata laŭformismo de Laban. Ĉi tiuj kvalitoj estas tiuj de la kolektiva inteligenteco, kiu ebligas al grupoj esti daŭrigeblaj fronte al malfelicxo.
Sur un pied 2015: Comment trouver un sens à sa vie? ( Le départ de Jacob, le rêve et le changement, le réveil du matin, l’échelle de Jacob et la prière du matin, le sens des rêves et les 24 commentateurs de Jérusalem, Viktor Frankl. )
Sur un pied 2016: Rachel et Léa, quelles femmes vivent en nous? ( Diversité et non linéarité de l’identité humaine, jumelles et différentes, Rachel et sa force de vie, Léa et l’introversion, le droit des femmes de prendre les devants, inclure les différentes dimensions. )
Voir également:
Un peu plus tard, c’est la beauté
Qu’on nous érigea en barrière
On se retrouvait insultée
Si on n’était pas la première
Nos amitiés faisaient sourire
Fallait nous crêper le chignon
Et tout ce qu’on pouvait se dire
N’était que fadaises ou chiffons
Si on se retrouvait frangines
On n’aurait pas perdu son temps
Unissant nos voix, j’imagine
Qu’on en dirait vingt fois autant
Et qu’on ferait changer les choses
Et je suppose, aussi, les gens
Et qu’on ferait changer les choses
Allez ! On ose
Il est grand temps !
» C’est trop facile quand les guerres sont finies d’aller gueuler que c’était la dernière ». En ces temps de commémoration de l’armistice et de la nuit de cristal, que nous apprennent Jacob, Esaü, Rabbi Judah hanassi et Antonin sur le pouvoir de la culture face au pouvoir des armes?
Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous interroger.
« Estas tro facila kiam la militoj finis, krii ke ĝi estas la lasta. » En ĉi tiuj tempoj por memorfesti la armistikon kaj la kristan nokton, kiel Jakobo, Esav, Rabeno Judah Hanasi kaj Antonin instruas al ni pri la potenco de kulturo alfrontante la potenco de armiloj?
Sur un pied 2015: Fratritude ou fraternité? ( La naissance, fratritude Philippe Caillé, Jacob vs Esaü, Rivka vs Isaac, Rachel vs Léa, Bettelheim, réconcilier les tendances )
Akadem: Créer ou subir l’histoire ? ( La souffrance de Rebecca, Deux tendances qui coexistent en chacun, Bonheur du quotidien ou risque de l’aventure)
Voir également:
festin funéraire natoufia grotte Hilazon taHtit, nord est d’israel, entre lac de tibériade et la méditérannée, femme chamane
Kli Yakar sur gen 25:32 – Jacob convainc Esaü de sa perte
הנה אנכי הולך למות. הסכים לדברי יעקב, כי נראין הדברים שבכוונה ולא במקרה יזד יעקב נזיד, כי ידע שיבוא עשו מן השדה והיה רצונו לקנות ממנו הבכורה, ולטעון עליו הרי אתה הולך בכל יום במקום גדודי חיות וחייך תלוין לך מנגד ולמה זה לך בכורה, כי בעיני אתה חשוב כמת בכל יום, ועל כן עשה תבשיל של עדשים שעושין להברות את האבל, ע״ד שפירש״י בפסוק (כז מב) מתנחם לך להרגך כבר שתה עליך כוס של תנחומין. כך עשה יעקב סעודת הבראה על עשו, לומר לו הרי אתה דומה בעיני כאלו אתה כבר מת ולמה זה לך בכורה, והודה עשו לדבריו ואמר הנה אנכי הולך למות, ואני קרוב יותר אל המיתה מן החיים א״כ למה זה לי בכורה. במלת זה לי, הוא כמראה באצבע על דבר ששייכה בו הבכורה גם ביום ההוא, וזהו העבודה שהיתה בבכורות.
Rashbam – les dangers de la chasse
הנה אנכי הולך למות – בכל יום אני הולך לצוד חיות ביערים המצויים שם דובים ואריות וחיות רעות ואני מסוכן למות, למה זה לי להמתין חלק בכורה לאחר מיתת אבינו. כך פירש אבי הרב רבי מאיר מ »ס.
עובד בחפירה והוצאה של משאבים מהקרקע, פועל במכרה.« כורה פחם. » « כורה זהב. »
Berechit Rabba 63,13
ויאמר יעקב מכרה כיום – אמר לו: זבין לי חד יום מן דידך. אמר רבי אחא: כל מי שהוא יודע לחשב ימי הגלות, ימצא שיום אחד ישב יעקב בשלוה, בצלו של עשו. ויאמר עשו הנה אנכי הולך למות ריש לקיש אמר: התחיל מחרף ומגדף, למה לי אין כתיב כאן אלא למה זה לי? מלמד, שכפר ב »זה אלי ». דבר אחר: הנה אנכי הולך למות, שהיה נמרוד מבקש להמית אותו, בשביל אותו הבגד שהיה לאדם הראשון, שבשעה שהיה לובשו ויוצא לשדה, היו באים כל חיה ועוף שבעולם, ומתקבצין אצלו. ויאמר השבעה לי מה ראה אבינו יעקב שנתן נפשו על הבכורה? דתנינן: עד שלא הוקם המשכן, היו הבמות מותרות ועבודה בבכורים, משהוקם המשכן נאסרו הבמות, ועבודה בכהנים. אמר יהי’ רשע זה עומד ומקריב?! לפיכך, נתן נפשו על הבכורה, הה »ד (יחזקאל לה): כי לדם אעשך, ודם ירדפך, אם לא דם שנאת, ודם ירדפך, ועשו הוא שונא את הדם?! ר’ שמואל בר נחמן אמר: זה דם בכורה וקרבנות. ר’ לוי אמר: זה דם של מילה. רבנן אמרי: שנאת דמו של אדם בגופו, הה »ד (תהלים קט): ויאהב קללה ותבואהו. רבי לוי בשם רבי חמא אמר: לא חפץ בברכה, ולא חפץ בכורה. רבי הונא אמר: זה דם הקורבנות, שהוא קרוי ברכה, היך מה דאת אמר: (שמות כ): מזבח אדמה תעשה לי:
Berechit rabba 63 12
ויאמר עשו הלעיטני נא מן האדום אמר רבי זעירא: פער פיו אותו הרשע כגמל. אמר לו: אנא פתח פומי, תהי משתדר ואזיל! כהדא דתנינן: אין אובסין את הגמל, ולא דורסין, אבל מלעיטין. מן האדום האדום רבי יוחנן וריש לקיש ר’ יוחנן אמר: מיניה ומן פטרוניה. ריש לקיש אמר: מיניה ומן דכוותיה: הוא אדום ותבשילו אדום, ארצו אדומה, גבוריו אדומים, לבושיו אדומים, פורע ממנו אדום, בלבוש אדום, הוא אדום, ויצא הראשון אדמוני, תבשילו אדום, הלעיטני נא מן האדום. ארצו אדומה, ארצה שעיר שדה אדום. גבוריו אדומים, (נחום ב): מגן גבוריהו מאדם. לבושיו אדומים, שנאמר (שם): אנשי חיל מתולעים. פורע ממנו אדום, (שיר ד): דודי צח ואדום. בלבוש אדום, (ישעיה
Quelle est la cause de la destruction de Sodome et Gomorrhe? Le détail des pratiques sexuelles des habitants est-il en cause? Le texte de la Torah ainsi que le midrach nous parlent de violence, de négation de l’autre, comme étant la perversité ultime de ces villes. A nous de nous opposer à cette violence, d’où qu’elle vienne. Bonan vidadon et chabbat chalom!
Dans notre Paracha de la semaine, la Torah nous invite à nous poser ces questions. La lecture juive de la bible nous invite à nous interroger.
Sur un pied 2015: Es-tu le gardien de ta femme ( Relation patriarcale dans le couple, interventions divines en faveur de la liberté de Sarah, « dis que tu es ma soeur », Sarah allaite des enfants, soutien émotionnel des envoyés, le changement de nom de Sarah. )
Sur un pied 2016: Qui rira la dernière? ( L’importance du rire; la stigmatisation du rire féminin, ou son partage; le rire de dieu dans tanour aHnaï, « lénatséaH »)
Nous avons commencé cette année un programme de participation des futurs BM aux offices du vendredi soir et du samedi matin.
Nos jeunes se retrouvent toujours plus nombreux aux dates prévues, et ils réalisent le petit programme d’abord très facile, puis de plus en plus sérieux, au fil de leurs participations.
Un office dans lequel on écoute, cela peut sembler long, mais un office dans lequel on est acteur, c’est rapidement de plus en plus intéressant.
Par ailleurs, comme nous l’enseignent les pédagogies actives, c’est en nous projetant dans une action concrète et dans un projet personnel que nous apprenons le mieux!
L’idée, vous l’aurez compris, est que nos jeunes se sentent vraiment à l’aise le jour de leur Bar ou Bat Mitsva, pour qu’ils puissent profiter complètement de cette magnifique expérience qui les accompagnera toute leur vie.
Il est des choses qu’on comprend mieux en les vivant, et pour lesquelles les descriptions théoriques ne sont pas réellement adaptées.
Le mieux est sans doute d’assister à un Chabat Kesher et de voir par soi-même l’ambiance de participation, de joie et d’encouragement qui y règne.
Vous pouvez également en parler avec moi, me faire part de vos questions et de vos besoins, et m’aider ainsi à établir le « kesher », le lien, entre la synagogue, et tous ceux qui souhaitent s’y sentir à la maison!
Parlons de l’obéissance. Obéir, c’est accepter de se soumettre à une autorité qui peut revêtir des formes diverses : une loi, un accord, une nécessité sociale, une personne, un groupe humain, une entité irrationnelle.
Quand il ne s’agit pas de se plier à un phénomène naturel ou de céder à des pulsions incontrôlables, l’obéissance est consentie.
Si l’individu obéit, c’est qu’il reconnaît l’autorité à laquelle il se soumet. L’obéissance implique donc la légitimité de cette autorité.
Cependant, l’obéissance n’est pas acceptable en certaines circonstances. C’est le cas de l’obéissance aveugle. Celui qui obéit aveuglément abandonne toute résistance et esprit critique et franchit les limites de la raison; au point d’accepter, parfois, de commettre des actes en contradiction avec ses convictions.
La paracha Michpatim nous montre les enfants d’Israël écoutant les décisions de justice de l’Éternel auxquelles ils devront se plier. Quelle sera leur réaction ?
Pour approfondir ce thème, une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine !
La paracha Michpatim du sefer Chémot (Éxode) 21:1 à 24:18 et la façon d’obéir des enfants d’Israël
« Michpatim » (מִּשְׁפָּטִים) signifie « sentences » ou « décisions de justice ».
Chémot 21:1. « Et voici les décisions de justice que tu devras leur exposer. »
Dieu dicte à Moïse les lois élémentaires auxquelles les enfants d’Israël devront se conformer. Il charge Moïse de les leur faire connaître. Se posera alors, la question de l’obéissance à ces lois.
Voyons les choses simplement. Quand Dieu édicte une loi, cette loi est à respecter par principe. Une loi prescrite par l’Éternel, créateur du monde et de l’humanité, devrait être parfaite par définition. Venant du Maître de l’univers, elle est forcément contraignante. C’est ce que l’on devrait croire, mais cela ne se passe pas tout à fait ainsi avec les enfants d’Israël.
Dans le verset 24:7 de la paracha Michpatim, apparaît une expression importante prononcée par les enfants d’Israël.
Chémot 24:7. Et il prit le livre de l’Alliance, dont il fit la lecture au peuple. Alors, ils dirent: « Tout ce qu’a prononcé l’Éternel, nous le ferons et nous le comprendrons. »
« Naasséh vénichma » (נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע), « nous ferons et nous comprendrons », est l’expression importante à relever. Les hébreux accepteraient-ils d’obéir immédiatement à Dieu et après, seulement, de chercher à comprendre ensemble le sens de ses paroles ?
C’est souvent ainsi que cette expression est interprétée. Son importance relève du fait que si nous obéissons à Dieu, sans nous interroger collectivement avant d’agir, chacun de nous a une version personnelle du sens des paroles de Dieu. Certains d’entre nous sont tentés d’imposer leur version à tous les autres. Le risque est le glissement progressif vers le totalitarisme et ses débordements.
Que signifie exactement l’expression « naasséh vénichma » ?
Remarquons qu’elle apparaît dans la paracha Michpatim et non dans la parachat Yitro, celle qui cite un événement primordial : la transmission des Dix Paroles par l’Éternel aux enfants d’Israël. Nous trouvons dans la paracha Yitro une expression très proche, mais différente.
Chémot 19:8. Après cela, tout le peuple répondit d’une voix unanime: « Tout ce qu’a dit l’Éternel, nous le ferons ! »…
En hébreu, dans ce verset, il est écrit seulement « naasséh » (נַעֲשֶׂה), « nous ferons », et non « naasséh vénichma » (נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע), « nous ferons et nous comprendrons ». Nous ne percevons, dans ce verset, que l’acceptation de l’obéissance. Mais réfléchissons un peu. Très souvent le peuple juif répond à une volonté de Dieu par « naasséh ». La volonté de comprendre, « vénichma », est en général sous entendue dans la tradition juive. « Nous comprendrons » est inclus dans l’Alliance.
Le Rabbin PinHas Péli (1930-1989) a fait, à ce sujet, un commentaire très intéressant dans un ouvrage intitulé « La Torah aujourd’hui ». Cet auteur part du principe que les enfants d’Israël sont en échange constant avec Dieu. Dieu demande, en permanence, aux enfants d’Israël de chercher à comprendre puis de faire ce qu’il préconise; et les enfants d’Israël rétorquent en permanence à Dieu, qu’il n’a pas à s’inquiéter, que tout sera fait comme il le désire; leur volonté de comprendre étant tacite.
Selon le Rabbin PinHas Péli, la réponse « naasséh » (nous ferons) est récurrente dans le langage biblique. Dans la Torah, seule la paracha Michpatim contient une formule de compromis : « naasséh vénichma » (nous ferons et nous comprendrons). Il se peut que l’Éternel eut préféré une formule du type : « nous comprendrons et nous ferons ».
Cette caractéristique de la croyance juive est capitale. Nous devons certainement croire en quelque chose, mais nous devons aussi chercher à comprendre ce à quoi nous croyons. L’étude, la réflexion, l’interprétation, le jugement, la prise en compte de l’avis d’autrui sont inhérents à la croyance juive et à la façon d’agir qui en découle. L’existence du Talmud en est la preuve.
Quand la Torah a dit « naasséh vénichma », le Talmud a ajouté : 600 000 anges sont venus récompenser les enfants d’Israël, à la fois de leur enthousiasme à la réalisation, et à la fois de leur volonté d’analyse, de compréhension et d’actualisation de l’interprétation de la Torah.
Il en sera toujours ainsi dans le Judaïsme, dont un des fondements est l’Alliance, donc l’accord entre Dieu et son peuple: Il est bon de croire, mais il n’est pas question de croire et d’obéir aveuglément !
Accueillir les enfants, tout en progressant et en apprenant d’une façon toujours plus approfondie en tant qu’adultes… Tel est le défi des parents, des grands-parents, de tous les pédagogues et de nos communautés.
Nous relèverons le défi ensemble ce soir pour notre premier « erev chel yeladim » de l’année.
Il est encore temps de venir, de revoir la vidéo, et si vous me prévenez avant ce soir, j’aurai la possibilité de préparer pour un petit cadeau sympathique pour vos petits.