Il semble aller de soi que nous devons respecter la loi. La réciproque n’est-elle pas également exacte? La loi elle aussi ne doit-elle pas nous respecter? Cette question universelle s’applique évidemment également à la loi juive: Est-elle rigide, rigoureuse, « divine » et absolue, comme la présentent certains ou est-elle au contraire vivante, vibrante, inspirante et en dialogue? Dans cette petite vidéo, nous préciserons quelques points importants à ce sujet. Et pour vous, qu’en est-il? Les règles vous inspirent-elles de l’obéissance, de la révolte, des réflexions?
Globalement, l’ensemble des lois est à scinder en deux sous-ensembles :
– tout d’abord, les lois relevant de la nature, de la physique de l’univers, du fonctionnement d’outils matériels, et plus généralement de la causalité. Nous pouvons nous accommoder de ces lois, tenter de les maîtriser, nous en servir dans notre vie courante, mais nous ne pouvons pas les modifier.
– ensuite, les lois créées par l’être humain. Ce sont, par exemple, les règles de moralité, les conventions établies au sein des collectivités, les prescriptions de la vie en société et en nation, ou le droit international.
Dans le second sous-ensemble, sont à différencier deux types de lois: d’abord les lois s’appliquant à la totalité de l’humanité, que nous pourrions qualifier de naturelles ou d’universelles, en ensuite des lois particulières à un groupe humain, un peuple ou une nation.
A quel type de loi, doit-on rattacher les Dix Commandements de l’Éternel, énoncés dans la paracha Yitro ?
Pour approfondir ce thème, une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine !
La paracha Yitro du sefer Chémot (Éxode) 18:1 à 20:23 et les lois
La Torah est un recueil d’histoires mais aussi de préceptes. Certaines lois de la Torah, sont considérées comme universelles, c’est à dire applicables à l’ensemble de l’humanité. La première d’entre elles a été donnée par Dieu à Adam harichon dans le jardin d’Éden. Viennent ensuite les sept lois de Noé, dont l’une commande, justement, aux êtres humains de concevoir un système juridique de vie collective.
Rappelons les sept lois de Noé (les lois NoaHides) : obligation d’établir des institutions judiciaires – interdiction de blasphémer – interdiction de pratiquer l’idolâtrie – interdiction d’assassiner – interdiction des unions illicites – interdiction de voler – interdiction de consommer la viande prise sur un animal vivant.
La paracha Yitro décrit le don des Dix Commandements de l’Éternel aux enfants d’Israël, trois mois après leur sortie d’Égypte. Les hébreux sont désormais libres et sont sur le chemin de la constitution d’une nation. Leur liberté, durement acquise, doit s’accompagner de justice. Les Dix Commandements sont la racine de cette justice indispensable.
Les Dix Commandements se sont progressivement répandus au delà des enfants d’Israël. Le monde chrétien les a adoptés. Ils ont étés repris symboliquement par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen en France, en 1789; qui elle-même à été reprise sur le plan international. Les Dix Commandements sont devenus une référence universelle.
Le nom, Yitro, de notre paracha est révélateur de la tendance à l’universalité. Yitro, prêtre Midianite, est le beau-père de Moïse. Il n’appartient pas aux enfants d’Israël mais rejoint quand-même les hébreux après leur sortie d’Égypte.
Chémot 18:9 à 18:12. Yitro se réjouit de tout le bien que l’Éternel avait fait à Israël, en le sauvant de la main des égyptiens… et il dit: « Loué soit l’Éternel, qui vous a sauvés de la main des égyptiens et de celle de Pharaon… À présent, je sais que l’Éternel est plus grand que tous les autres dieux »…Alors, Yitro, beau-père de Moïse, offrit un holocauste et d’autres sacrifices à Dieu, et Aaron et tous les anciens d’Israël vinrent partager le repas du beau-père de Moïse, devant Dieu.
Yitro s’incline face à l’Éternel et lui rend hommage en présence des Sages d’Israël. Se serait-il converti au Judaïsme ? Les commentateurs n’en sont pas certains. Toutefois, le comportement de Yitro va dans le sens de l’universalité des valeurs du Judaïsme que l’on penserait plutôt particulières. Par ailleurs, Yitro donne des conseils d’organisation du travail et de délégation à Moïse, des conseils de logique et de bon sens sans frontière. N’est-ce pas une façon de commencer à associer l’universel et le particulier ?
Le Judaïsme nomme les Dix Commandements d’une façon qui lui est propre. La traduction exacte de l’hébreu « aséret hadiberot » (עֲשֶׂרֶת הַדִּבְּרוֹת) est « Les Dix Paroles », et non pas Les Dix Commandements. Le terme « commandement » implique la contrainte et l’obligation hiérarchique, alors que le terme « parole » fait penser au dialogue, à la négociation, à l’échange.
La confusion vient aussi de ce que la Torah écrite présente la révélation des Dix Commandements sous forme d’une séance « son et lumière » organisée par Dieu. Cette représentation n’a rien d’une négociation bilatérale et apparaît comme une injonction à sens unique.
Chémot 19:16 à 19:18. Au troisième jour, le matin venu, il y eut des tonnerres, des éclairs, une nuée épaisse sur la montagne et un son de cor très fort. Tout le peuple se mit à trembler dans le camp…Moïse fit sortir le peuple du camp et le conduisit à la rencontre de Dieu. Le peuple s’arrêta au pied de la montagne…Le mont Sinaï était tout fumant, parce que l’Éternel était descendu dans le feu. Sa fumée montait comme la fumée d’une fournaise et toute la montagne vibrait violemment.
Ce texte présente un aspect spécifique du don de la Torah: Il se peut qu’à certains moments nous ayons besoin de démonstrations de force, comme pour les enfants d’Israël sortant d’Egypte après des siècles d’oppression. Il ne faut pas généraliser car la tradition juive est surtout favorable à une approche personnalisée et douce des commandements, qui donnent un cadre de vie et ne bloquent surtout pas l’exercice du libre jugement. C’est ici, l’occasion de faire le point sur le sens et la valeur de la Torah écrite dans le Judaïsme :
D’un côté, nous avons l’ensemble des commandements (613 au total), et les récits traditionnels de la Torah écrite, à reconnaître comme la base de notre culture juive. D’un autre côté, nous devons prendre en considération le très grand nombres de prescriptions et commentaires issus du Talmud, de la Torah écrite ou orale et d’autres sources de réflexion postérieures. Ces prescriptions, qui résultent de l’étude, de la recherche, de l’évaluation des différentes interprétations de la Torah, ont abouti à l’élaboration de la Loi Juive, la Halakha (הלכה).
La Loi Juive est évolutive, donc la Torah écrite est un texte vivant. Les écrits de la Torah ne sont pas à interpréter de façon étroite et rigide. « Torah » signifie « enseignement » et non pas « loi ».
Revenons maintenant à la distinction entre lois universelles et lois particulières. Ils est certain qu’un nombre réduit de lois peut s’appliquer à l’ensemble de l’humanité. Le bon sens nous fait penser que ce noyau dur de lois est très proche des lois NoaHides et des Dix Commandements; ceux-ci pourraient donc être jugés comme universels. Dans ce cas, qu’elles seraient les lois particulières au peuple Juif ? Ne seraient-elles pas inscrites dans les traités du Talmud et regroupées dans la Halakha ?
La Loi Mosaïque, la Loi Juive et les Dix Paroles
La Loi Mosaïque est l’ensemble des prescriptions données par Moïse aux enfants d’Israël et consignées dans la Torah. Les Dix Paroles y sont incluses. La Loi Mosaïque semble être le résultat d’une fusion entre les lois universelles et les premières lois particulières au peuple juif. L’expression « Loi Mosaïque » fait bien sûr référence à la loi de Moïse, mais nous fait également penser au sens courant du terme « mosaïque », un dessin composite fait de petits carreaux de faïence. Cette image est assez juste. La Loi Juive (la Halakha), dont le point départ est la Loi Mosaïque, n’est-elle pas une mosaïque de lois, l’association d’une multitude de petits éléments de sagesse de différentes époques ? Il nous appartient de la mettre en oeuvre, de la façon la plus juste, et de la faire évoluer au fil du temps.
Doit-on vraiment faire tout ce que l’on dit ? Ce que l’on dit correspond-il toujours à nos intentions, à nos vœux, à nos idées. Parfois nous prononçons des paroles à la légère. Il nous arrive d’être désinvoltes malgré nous. Parfois aussi, pour agresser l’autre ou le faire réagir, nous employons des mots puérils ou cruels que nous ne pensons pas.
Il faut dire que nous ne trouvons pas toujours les bons mots pour exprimer nos pensées ou nos vœux.
Prononcer des paroles, qui ne correspondent pas à nos justes vœux, à nos justes sentiments, peut être lourd de conséquence. Avons nous pleinement conscience du pouvoir des mots ?
Pour approfondir ce thème, une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine !
La paracha Matot du sefer Bamidbar (30:2 à 32:42) à propos des mots et des voeux :
Il est important d’interpréter la paracha dans son contexte pour comprendre le message qu’elle délivre.
Bamidbar 30:2 à 30:3. « Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d’Israël en ces termes: voici ce qu’a ordonné l’Éternel:Si un homme fait un vœu à l’Éternel, ou s’impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole. Tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir. »
Le principe de base est énoncé. Nous sommes à une époque où la pleine égalité n’existe pas entre les hommes et les femmes. Dieu s’adresse d’abord aux hommes, car ils ont un rôle prépondérant dans la société antique. En ce qui les concerne, tout engagement verbal doit être tenu sans réserve.
Bamidbar 30:4 à 30:9. « Pour la femme, si elle fait un vœu à l’Éternel ou s’impose une abstinence…que son père, ayant connaissance de son vœu ou de l’abstinence…garde le silence vis-à-vis d’elle, ses vœux, quels qu’ils soient, seront valables; toute abstinence qu’elle a pu s’imposer sera maintenue.Mais si son père la désavoue le jour où il en a eu connaissance, tous ses vœux et les interdictions qu’elle a pu s’imposer seront nuls…Et si elle passe en puissance d’époux étant soumise à des vœux ou à une promesse verbale qui lui impose une abstinence,que son époux l’apprenne…et garde le silence à son égard, ses vœux seront valables, et les abstinences qu’elle s’est imposées subsisteront. Mais si, le jour où il en a eu connaissance, son époux la désavoue, il annule par là le vœu qui la lie ou la parole de ses lèvres qui lui imposait l’abstinence… »
Ces versets de la paracha nous laissent perplexes. A l’époque de l’écriture de la Torah, les vœux et autres engagements verbaux prononcés par les femmes devaient avoir l’assentiment du père ou de l’époux pour être pris en considération. Heureusement, la tradition juive a progressé en la matière.
La parole et les vœux dans la tradition juive :
Dans la tradition juive, il est d’usage de s’engager verbalement avec prudence et de se prémunir face aux incertitudes. Ces précautions se justifient par le fait que nous devons tenir au mieux nos engagements, que l’on soit homme ou femme.
Le Kol Nidré (en français : « tous les vœux ») prononcé le soir de Yom Kipour ne doit pas être faussement interprété. Il signifie que pour commencer une nouvelle année, il faut se dégager de tous les vœux de l’année écoulée. Cela concerne les vœux de restriction que chacun s’impose à lui-même et non pas des enagagements vis-à-vis du prochain. La déclaration de Kol Nidré est une de parole rituelle, qui nous invite à ouvrir dans nos têtes les champs des possibles et ne prend pas le pas sur les engagements fondamentaux.
Le Talmud Nédarim va dans ce sens : faire un vœu verbalement a une valeur divine. En le faisant on construit un autel et en le réalisant on dépose une offrande sur cet autel.
La Loi juive a prévu le cas où un vœu ne peut être tenu, malgré toute la bonne volonté de la personne qui l’a formulé. Dans ce cas la personne se présente devant un tribunal rabbinique, qui lui demande si elle avait pleinement conscience des conséquences et des difficultés de la tenue de cet engagement quand elle l’a formulé. Par une réponse négative, la personne est libérée de son vœu.
Cependant, cela ne répond pas à la question de la différence de valeur des vœux des hommes et des femmes, comme cela est écrit dans la Torah.
Un midrach du traité Sota du Talmud de Jérusalem illustre avec humour ce problème. Un mari s’impatiente, un vendredi soir, de ne pas voir rentrer sa femme. Quand celle-ci arrive, sa bougie est déjà éteinte. Elle rentre trop tard, car elle a suivi assidûment l’enseignement de Rabbi Meïr, qui s’est prolongé ce soir là. Son mari refuse de la laisser entrer. Il lui dit : tu ne rentreras pas à la maison tant que tu n’auras pas craché au visage de Rabbi Meïr. Le mari a ainsi formulé un vœu irrévocable.
Le temps passe. Des élèves de Rabbi Meïr et amis de cette femme, qui s’inquiètent à son sujet, lui suggèrent de retourner voir Rabbi Meïr en leur compagnie. Rabbi Meïr, par intuition, lui pose une question avant qu’elle ait commencé à parler : j’ai mal aux yeux, as-tu un remède pour les yeux ? Une amie donne un conseil à la femme : dis-lui que ton remède est ta salive. La femme dit cela mais refuse d’aller plus loin. Rabbi Meïr lui demande de lui cracher sur les yeux, non seulement une fois, mais sept fois. La femme s’exécute. – De la sorte, elle a répondu au vœu de son mari, elle a pu rentrer chez elle et la paix est revenue dans le couple -.
Une fois la femme partie, les élèves interpellent Rabbi Meïr : il y avait une autre solution : on aurait pu contraindre par la force le mari à revenir sur son vœu. Rabbi Meïr répond aux élèves qu’ils ont tort. Cette autre solution aurait rajouté de la violence à la violence. Il leur expose la chose suivante : » Dans le traité Sota, il est écrit que si une femme est soupçonnée d’adultère, elle va au Temple et elle boit les eaux amères pour prouver son innocence. Un parchemin portant le Tétragramme est trempé dans ces eaux. Le Tétragramme est effacé à leur contact. L’Éternel accepte donc que son nom soit effacé afin que la paix revienne dans un foyer. Cracher au visage de Rabbi Meïr, pour sauvegarder la paix, à beaucoup moins d’importance qu’effacer le nom de Dieu. C’est donc normal que j’ai laissé cette femme me cracher au visage. » Les élèves de Rabbi Meïr repartent convaincus. Le vœu du mari a été exhaussé, mais il a été tourné en ridicule.
Le Talmud, par son interprétation clairvoyante de la Torah, rétablit l’honneur des femmes; tout comme le fait la tradition juive par son actualisation permanente.
Peut-on en déduire une ligne de conduite ?
La ligne de conduite à déduire de ce qui précède serait sans doute que les mots ont un très grand pouvoir. Nous devons nous exprimer en toute conscience. Nous ne devons pas tomber dans le piège du plaisir de parler pour parler.
Par principe, un engagement verbal doit être tenu. Bien-sûr, il nous arrive de nous fourvoyer dans nos engagements. Si nécessaire, nous pouvons revenir sur nos paroles; mais nous devons alors nous justifier avec sincérité, respect, humilité et sans arrogance à l’égard des autres.
A qui faut-il obéir ? Après tout, pourquoi faudrait-il toujours obéir à quelque chose ou à quelqu’un ? On aimerait bien pouvoir dire non, cependant l’être humain est grégaire. Il appartient de façon naturelle à un groupe, à une société structurée et pourvue de lois. Sur un autre plan, il obéit aussi à Dieu s’il est croyant. L’obéissance est-elle vraiment une valeur dans la tradition juive? Les enfants d’Israël sont-ils porteurs de particularités sur ce thème ?
Pour approfondir ce thème une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine!
Paracha KoraH du sefer Bamidbar (16:1 à 18:32) :
Les enfants d’Israël sont encore dans le désert et se préparent à entrer en terre de Canaan. L’autorité de Moïse (comme celle d’Aaron) est soudain contestée par KoraH qui se prétend le vrai chef.
Bamidbar 16:1 à 16:3. « Et KoraH…fils de Lévi se leva alors, ainsi que Dathan et Abiram…eux et deux cent cinquante hommes…ils se rassemblèrent contre Moïse et Aaron et leur dirent : C’en est assez de vous, parce que dans toute l’assemblée tout le monde est saint (kadoch) et Dieu est parmi eux. Pourquoi donc vous élevez vous au dessus de l’assemblée de Dieu ? »
KoraH prend comme argument le fait que les membres du peuple sont à priori tous au même niveau (ils sont tous à l’image de Dieu). Moïse et Aaron n’ont donc pas à occuper une place particulière au dessus d’eux.
Bamidbar 16:4 à 16:5. « Quand Moïse l’entendit, il tomba sur sa face. Puis il parla à KoraH et à toute son assemblée : « Au matin l’Eternel fera connaître qui lui appartient, et qui est saint, et qui doit s’approcher de lui… »
Comme l’avait fait Abraham à Sodome et Gomorrhe précédemment, Moïse se tourne vers Dieu et lui demande de trancher la question. Dieu dit alors à Moïse et Aaron :
Bamidbar 16:21. « Séparez vous de cette assemblée, pour que je les extermine en un instant. »
Moïse et Aaron ne veulent pas que toute une assemblée soit victime de la faute d’un seul homme ou d’un petit groupe d’hommes. Ils disent à Dieu :
Bamidbar 16:22. « …Dieu des esprits de toute sorte de chair, est-ce qu’un seul homme pèchera et tu t’indigneras contre toute l’assemblée ? »
L’Éternel prend en compte l’intervention de Moïse et décide d’épargner le peuple, seuls KoraH et son assemblée seront mis hors d’état de nuire:
Bamidbar 16:24. « Parle à l’assemblée en disant : éloignez vous des tabernacles de KoraH, Dathan et Abiram ! »
Bamidbar 16:31 à 16:32. « Et il advint…que le sol qui était sous eux commença à se fendre. Et la terre se mit à ouvrir sa bouche et à les engloutir avec leurs maisonnées, ainsi que tous les humains qui appartenaient à KoraH, et tous les biens. »
Moïse en prenant la défense du peuple, au moment même où il est attaqué par un de ses membres, fait preuve d’une de ses qualités de chef. Dieu aussi fait preuve de ses qualités de leader éternel en écoutant Moïse. Selon le Midrach Tanhouma, Dieu a dit à Moïse : « Tu as dit une bonne chose. Tu as raison. Il faut que je suive ton avis ».
Comment la religion juive traite le sujet de l’obéissance et du leadership ?
Évoquons, bien-sûr, les 10 commandements énoncés par Dieu à Moïse au sommet du mont Sinaï et les 613 commandements inscrits dans la Torah.
Plus tard, le Talmud Erouvin cite 2 types d’écoles de pensée s’opposant, en apparence, au 1° siècle av.JC : celle de Hillel et celle de Shamaï. Hillel était affable, patient, accueillant et humaniste alors que Shamaï était sévère, irascible, strict et rigoriste. L’école de Hillel bénéficiait de la préséance, mais celle de Shamaï n’était pas pour autant rejetée.
Il s’agissait là d’une divergence désintéressée, bienveillante et positive. Les deux écoles de pensées étaient justes, car c’est à la fois dans l’humanité et la rigueur que s’exerce la Loi juive.
De nos jours, la tradition juive prône un leadership par le savoir, l’humilité, l’écoute, la concertation et la réflexion. Elle prône l’obéissance par intime conviction au regard des réalités et à la lumière de la Torah.
En conclusion, donnons un avis : un véritable chef est une personne dotée de compétences reconnues et appréciées par ceux qu’elle dirige, et non pas une personne qui cherche à se faire obéir simplement parce qu’elle porte un nom ou/et un titre.
Un véritable chef sait prendre ses responsabilités pour défendre les autres.