Le retour des fêtes : une incertitude rassurante

Shavouot, c’est ce soir et demain!

Voici quelques réflexions pour accompagner notre entrée dans la fête.

Hag SaméaH à toutes et à tous. חג שמח לכלם

Le rituel est-il là pour nous réconforter ou pour nous mobiliser ? Nous entraine-t-il dans la routine ou nous invite-t-il au contraire au changement ?

Les grands concepts de la prière et du cycle de l’année nous ouvrent des chemins de réflexion.

Notre prière centrale se nomme « amida », עמידה, « station debout ». Elle nous invite à « prier debout », et si son nom n’évoque pas tout à fait le mouvement (haliHa, הליכה), il ne se cantonne pas non plus à l’immobilisme (yeshiva, ישיבה).

L’attitude que nous observons dans ce moment de recueillement est effectivement dynamique. Au début de la  Amida, nous nous orientons géographiquement vers Jérusalem, « Yérouchalaïm »,  ירושלים  la ville de la paix et de l’espoir, la ville des grands rassemblements de pèlerinages du passé, qui est également la ville de l’espoir des retrouvailles fraternelles universelles de la période messianique. Par là-même, nous nous orientons également spirituellement vers les plus hautes de nos valeurs, faisant entrer en résonance et en raisonance, le « matspen »,מצפן  et le « matspoun », מצפון, la boussole et la conscience.

A l’occasion de nos fêtes, la Amida garde sa structure, tout en s’habillant de passages relatifs aux fêtes en guise de « vêtements de splendeur » semblables à ceux que nous portons dans les occasions joyeuses.

Nous nous orientons vers Jérusalem, nous reculons de trois pas, puis nous avançons à nouveau. Ces gestes nous ramènent donc  au même point, et pourtant, nous avons évolué dans notre positionnement intérieur. En reculant, nous souhaitons symboliquement prendre du champ par rapport aux questions contingentes de notre vie, en nous avançant à nouveau, nous espérons nous rapprocher de l’essentiel. Pendant la Amida elle-même, nous nous inclinons, nous nous élevons sur la pointe des pieds, nous nous tournons les uns vers les autres, et l’alternance de ces gestes symbolise le mouvement intérieur qui nous accompagne sans cesse, et qui conjugue stabilité et souplesse.

De la même façon, à chacune de nos fêtes, nous revenons en quelque sorte au positionnement qui était le nôtre exactement un an auparavant, lorsque nous célébrions ce même rendez-vous sacré. Et pourtant, nous ne sommes pas les mêmes après une année entière de vie, d’actions, de réalisations, de questions et d’étude. Comme le dit le philosophe, celui qui se baigne dans la même rivière, se régénère pourtant dans une eau sans cesse renouvelée.

En forme de pirouette, nous pourrions dire que le rituel nous invite à faire entrer le changement dans la routine, à intégrer l’évolution dans la tradition. Le quotidien se pare du charme sacré du « tout est possible », l’exceptionnel s’abrite dans la chaude étoffe du « rien de nouveau ».

Le changement fait partie de nos vies, de la naissance à la mort dans notre vie privée, de la naissance de notre peuple à ses évolutions géographiques, historiques et organisationnelles dans le domaine du collectif.

Nos trois fêtes de pèlerinage en témoignent, puisqu’elles ont pu revêtir au cours de l’histoire des significations différentes. Elles ont été des fêtes agricoles, sans doute issues de célébrations païennes puis sont devenues des fêtes de culte au temple. Elles ont reflété une réalité historico-mythique, se sont transformées en rassemblement communautaires après le choc de la destruction du temple, avant de voir leur signification spirituelle et symbolique prendre le dessus, elles revêtent parfois aujourd’hui un sens laïc au sein d’institutions telles que les mouvements de jeunesse juifs laïcs et les kiboutsim. Avant tout, elles font fonction de liant familial et de rendez-vous identitaires.

Pourquoi intégrer cette perspective historique est-il si difficile pour certains ? Peut-être parce que nous aimerions parfois avoir des certitudes, nous voudrions parfois pouvoir adhérer à des choses tangibles, à des « dieux concrets », représentés, immuables ; la tentation de l’idolâtrie est peut-être inhérente à la nature humaine, qui cherche à se rassurer. Ce faisant, la nature humaine se replie au lieu de se déployer, et prépare sa propre réduction comme le veau d’or qui finit en poussière. Elle aspire au contraire au déploiement et au redéploiement de la révélation du Sinaï, toujours mentionnée au présent dans les bénédictions de la Torah.

Mais où puiser la force de résister aux attraits des certitudes ?

Par sa répétition, le cycle des fêtes, le makhzor מחזור  – mot également employé pour désigner le rituel que vous tenez dans vos mains – nous inscrit dans un rythme rassurant. Il permet au jeune enfant de se représenter de mieux en mieux le passage des longues années de sa vie. Il permet aux plus âgés de prendre la mesure de la rapidité de la succession des ans.

Le Makhzor est un cycle d’un an, une année, Chana en hébreu שנה. Chana signifie à la fois « répéter pour apprendre »,  לשנןet « changer », לשנות. La racine de ce mot est « Hazar », « revenir », car les fêtes reviennent sans cesse, mais ce cycle s’inscrit dans une dynamique qui va de l’avant, le « chemin juif », la « halaHa » הלכה.

Effectivement, la tradition juive nous « fait marcher », et particulièrement à l’occasion des « trois fêtes de pèlerinage », les « chaloch régalim », שלוש רגלים, les « trois pieds » en traduction littérale. Pour nous faire avancer, elle nous demande de nous appuyer sur la régularité du pas, et si le pied qui peut nous mener loin porte le nom de regel, רגל, l’habitude est désigné de celui de « hergel », הרגל. Et bien que l’étymologie n’autorise pas ce rapprochement, mentionnons (au passage) que ces chemins sont pour nous ceux de la joie, que les « regalim » ont pour fonction de nous « régaler » ! Nous avons l’habitude de nous déplacer, et notre mouvement s’inscrit dans cette tradition du renouveau qui est la nôtre, en tant non que juifs « errants », mais que juifs voyageurs.

Après le cycle des fêtes vient celui du mois, du « Hodech », חודש du « renouvelé », puisque le mois renait chaque foi à nouveau en compagnie de la nouvelle lune, sans cesse semblable et sans cesse différente. Le chabat, שבת   dont le nom même signifie « arrêt », nous invite chaque semaine à la rupture d’un rythme quotidien, qui lui-même malgré son retour incessant s’inscrit dans le changement permanent comme le dit la prière du soir : « Eternel, tu renouvelles chaque jour et en permanence l’œuvre de création du monde. »

Que signifie donc notre rituel ? Comme le dit l’enfant « méchant » de PessaH, « Qu’est-ce que ce travail pour vous ? ». Pour nous, le retour de nos fêtes cycliques, de nos trois fêtes de pèlerinage, est une invitation sans cesse réitérée à nous abriter dans la chaleur des traditions séculaires pour nous délivrer des pressions du quotidien, et pour nous resituer dans un autre type de vulnérabilité : celui du partage des questions essentielles. Soutenus par le rythme rassurant de la communauté en prière, nous retrouvons l’audace de créer de nouveaux chemins de pensée. Sur cette « ancienne-nouvelle » terre, cette altneuland qu’est l’univers de la sagesse juive, nous nous tournons vers l’infini des possibles de l’humain, qui fait face à l’infinité des facettes du divin, représenté par un Dieu qui se donne pour nom : « Je serai ce que je serai ».

Qui peut savoir ce que nous deviendrons, chacun et chacune, ou ce que sera le peuple juif, dans l’avenir proche et lointain ? Mais nous avons au moins la certitude que cette identité en devenir perpétuel est sculptée par le meilleur de nous-mêmes à travers les siècles, grâce aux retrouvailles intenses et nourrissantes que nous ménage notre calendrier.

Paracha Vézot habéraHa : répétition ou renouveau ?

Que serait une vie uniforme et sans changement ? Que représente le changement dans notre existence ?

Nos caractéristiques physiques et intellectuelles d’êtres vivants changent, bien-sûr, avec l’âge. Le travail, l’habitat, la famille, les relations affectives et beaucoup d’autres facteurs induisent également des inflexions de notre parcours de vie.

Certains changements sont subis et d’autres voulus, certains apportent un renouveau conséquent et d’autres non. La constance et la répétition ont aussi leur part dans notre cheminement.

Penchons-nous sur le cas des enfants d’Israël à la fin de la Torah. Ils sont sur le point d’affronter un double changement qui va bouleverser leur existence : la disparition de Moïse et l’entrée en terre de Canaan. La paracha Vézot habéraHa met en lumière des points clés de cet événement.

Pour approfondir ce thème, une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine !

La paracha Vézot habéraHa du sefer Devarim (Deutéronome) 33:1 à 34:12

La paracha Vézot habéraHa est la dernière paracha de la Torah. (Elle est lue spécifiquement le jour de SimHat Torah.) « Vézot habéraHa » signifie « Et c’est la bénédiction ». Ainsi, la paracha débute par la bénédiction du peuple d’Israël par Moïse avant sa fin toute proche.

Devarim 33:1. « Or, voici la bénédiction dont Moïse, l’homme de Dieu, bénit les enfants d’Israël avant de mourir. »

Cette paracha marque un changement immense : Moïse va partir pour toujours. Ce changement, c’est la disparition d’un père spirituel aimé, la disparition d’un guide irremplaçable depuis la sortie d’Égypte jusqu’à l’arrivée aux frontières de la terre promise et depuis le don de la Torah. A ce moment, ceux qui vont entrer en terre de Canaan sont tous nés au cours des 40 ans de parcours dans le désert et n’ont connu qu’un seul guide, Moïse.

La séparation définitive entre le peuple d’Israël et Moïse est un véritable défi de renouveau. Dans le désert les enfants d’Israël étaient pris en charge par Moïse, ils recevaient la manne comme nourriture, leurs autres besoins matériels étaient toujours satisfaits, et comme la tradition le dit, « leurs vêtements et leurs chaussures ne s’usaient jamais ». Ils vont se retrouver seuls face à leur sort et en devenir responsables. Ils vont ressentir l’angoisse accompagnant tout changement de ce type.

La peur du changement est si forte, qu’à propos d’un verset de la paracha VayéleH, la tradition dit ceci : Moïse a dû, lui-même, partir à la recherche des membres de son peuple pour leur faire une importante déclaration. Les enfants d’Israël se tenaient alors volontairement éloignés de lui. Ils savaient que Moïse devait leur donner les 613 commandements de la Torah et ils n’en avaient reçu que 611. Afin de faire obstacle à sa mort, ils restaient loin de lui pour l’empêcher de leur remettre les 2 commandements manquants, comme il était obligé de le faire. Et pour remplir son devoir, Moïse a dû aller à leur rencontre.

Dans notre paracha, les enfants d’Israël sont contraints de faire leurs adieux à Moïse. C’est la fin d’une époque. Cependant, la continuité est assurée, car l’entrée en terre de Canaan est la réponse à une promesse faite par Dieu à Abraham, Isaac, Jacob, Sarah, Rebecca, Rachel et Léa au cours d’une autre époque.

Un élément de renouveau survient cependant :

Devarim 34:10. « Mais il n’a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moïse, avec qui l’Éternel communiquait face à face ».

Mais ne sautons pas le verset précédent qui reste dans la continuité :

Devarim 34:9. « Or, Josué, fils de Noun, était plein de l’esprit de sagesse, parce que Moïse lui avait imposé les mains; et les enfants d’Israël lui obéirent et agirent comme l’Éternel l’avait prescrit à Moïse. »

Le renouveau dans la continuité

Le renouveau et la répétition dans la continuité peuvent-être quasiment simultanés. Ainsi, lors de la fête de SimHat Torah, Béréchit s’enchaîne immédiatement après Vézot habéraHa. Ici le renouveau se fait dans la continuité. Tous les ans, nous accomplissons un saut dans l’histoire en revenant à la création du monde, au début de la Torah. Entre-temps nous avons acquis de nouvelles connaissances, de nouveaux éléments de sagesse et vécu de nouvelles expériences. Et là, le renouveau se trouve dans l’interprétation toujours actualisée des textes de la Torah.

Avant de conclure lisons le dernier verset de la paracha, donc de la Torah :

Devarim 34:12. « …ainsi qu’à cette main puissante, et à toutes ces imposantes merveilles, que Moïse accomplit aux yeux de tout Israël ».

« Tout Israël » est encore une fois évoqué. A noter le lien entre le « lamed » final d’Israël (יִשְׂרָאֵל) et le « beit » du début de Béréchit (בְּרֵאשִׁית). Ces 2 lettres associées forment le mot « Lev » (לב) qui signifie « cœur ».

Donc, du fond de notre cœur, identifions et choisissons nous-mêmes ce qui est rupture et ce qui est continuité au seuil de la nouvelle année. Mettons en œuvre notre liberté de voir le monde à notre gré. Nous ne sommes pas toujours pleinement conscients de l’étendue de nos possibilités, ne restons pas prisonniers de nos limitations. Répétition ou renouveau dans notre vie ? La liberté est un capital que nous voulons investir en connaissance de cause.

 

 

Paracha Devarim : répéter, c’est recréer

Répéter ce que l’on dit clairement devrait être inutile. Et pourtant c’est souvent nécessaire pour être écouté et pour se faire comprendre. Le comportement humain en veut ainsi.

Il est souvent nécessaire de répéter, sous différentes formes adaptées aux différentes situations. Cette pratique s’applique aujourd’hui à la formation, au commerce, à l’éducation, au management… La recherche de l’intérêt, de la compréhension et de l’approbation a besoin de la répétition, sous différentes formes, suivant un fil conducteur unique. Ce principe s’applique-t-il à la tradition juive ?  Que signifie la répétition dans le Judaïsme? Pourquoi Moïse répète-t-il la Torah dans ce dernier livre, qui se nomme « les paroles » en hébreu et « répétition de la loi » (Deutéronome) en Français?

Pour approfondir ce thème, une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine !

Le sens de la paracha Devarim du sefer Devarim (1:1 à 3:22)

Le sens de la paracha Devarim est justement la répétition indispensable. La version francisée de Devarim est Deutéronome (deutero nomos) qui signifie « répétition de la loi ». Cette formule nous laisse imaginer une loi solidement ancrée, écrite dans le marbre, que l’on devrait répéter jusqu’à ce quelle soit gravée dans notre cerveau. Le terme hébreu Devarim est beaucoup plus plaisant. Il se traduit par « les paroles » et également par « les choses ». Devarim est un terme très ouvert qui laisse la place à des messages de rigueur autant qu’à des messages d’amour ou d’encouragement agréables à entendre.

D’où vient ce besoin de répétition inscrit dans le Deutéronome ? Des passages de la paracha nous mettent sur la voie.

Devarim 1:3. « Or, ce fut dans la quarantième année, le onzième mois, le premier jour du mois, que Moïse redit aux enfants d’Israël tout ce que l’Éternel lui avait ordonné à leur égard. »

Devarim 1:5 à 1:7. « En deçà du Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse se mit en devoir d’exposer ce commandement, et il dit: L’Éternel notre Dieu nous avait parlé en Horeb en ces termes: Assez longtemps vous êtes demeurés dans cette montagne. Partez, poursuivez votre marche, dirigez-vous vers les monts amoréens et les contrées voisines, vers la plaine, la montagne, la vallée, la région méridionale, les côtes de la mer, le pays des Cananéens… »

Quelle est la raison de la répétition, par Moïse aux enfants d’Israël, de cette injonction d’entrer en terre de Canaan ? Moïse s’adresse à une nouvelle génération d’enfants d’Israël. L’entrée en terre de Canaan avait été interdite à la génération précédente car elle avait manifesté sa faiblesse par son refus d’y entrer, suite au rapport décourageant des éclaireurs (les explorateurs) envoyés en reconnaissance. Moïse doit donc tout répéter à cette nouvelle génération.

Quoi qu’il en soit, cette répétition est indispensable : les hébreux qui sont sur le point d’entrer en terre de Canaan sont les descendants des hébreux qui ont quitté l’Égypte. Pour la plupart, ceux-ci ne sont déjà plus de ce monde.

Répéter c’est recréer

Pour Sigmund Freud, le souvenir d’un événement n’est pas le reflet exact de cet événement enfoui dans la mémoire depuis longtemps. Tobie Nathan, professeur de psychologie contemporain, rajoute que l’acte de mémoire est, à vrai dire, un acte de création. Par exemple, le souvenir d’un épisode douloureux de notre vie peut nous faire du bien et nous remplir de fierté; tout simplement parce que nous avons réussi à le surmonter et à le surpasser. Ce sentiment de fierté était totalement absent lors de l’événement. C’est la réminiscence (la répétition virtuelle) de cet événement qui l’a créé.

Revenons à la tradition juive. L’alliance avec Dieu se répète, se renouvelle depuis Abraham, pas tout à fait à l’identique. Nous pouvons discerner divers types d’alliances et de révélations qui se succèdent de génération en génération, d’abord d’Abraham à Isaac, puis d’Isaac à Jacob. Plus tard Moïse sera l’interlocuteur de Dieu pour une alliance renouvelée; plus tard encore, ce sera la mission d’Ezra après le retour de l’exil à Babylone.

Le roi Josias (639 à 609 av.JC) et le grand prêtre Hilkiyahou sont à citer. Ce sont eux qui ont redécouvert le sefer Devarim au cours de la remise en état du Temple de Salomon. De la sorte, ils ont redécouvert la Torah dans sa totalité. Le roi Josias organisera peu après une lecture publique de la Torah à l’attention du peuple, pour que celui-ci renoue avec la spiritualité du Judaïsme. L’alliance aura ainsi été renouvelée. L’expression « répéter c’est recréer » s’applique tout à fait à cet événement.

La répétition de la lecture de la Torah et son apport à notre vie

Traditionnellement nous répétons le texte de la Torah chaque année, paracha après paracha, semaine après semaine. La lecture de la Torah se termine et recommence avec la fête annuelle de SimHat Torah (« joie de la Torah ») célébrée à la synagogue.

Cette lecture de la Torah fait resurgir des épisodes du passé, exacts ou inexacts historiquement, mais fondateurs. Ces épisodes, par la relecture, et la réinterprétation prennent une existence nouvelle. La Torah n’est pas un « nomos » contrairement à ce que laisse entendre l’expression en français « Deutéronome ». Plus qu’une loi, elle est un enseignement sans cesse renouvelé. A chaque lecture quelque chose de nouveau est créé.

Quant à nous-mêmes, chaque fois que nous évoquons les événements de notre passé, nous leur donnons une apparence nouvelle (nous créons, comme dirait Tobie Nathan). Cela nous stimule et nous empêche d’être entravés par ce passé. Rajoutons que dans la tradition juive, la téchouva, par la repentance et l’engagement, nous aide à aller toujours de l’avant en tant qu’individu et plus largement en tant que peuple.

Dieu est-elle plus féministe que nous ? La preuve par Sarah x Rebecca

Téléchargez en cliquant ici la feuille de sources:Feuille de source du premier cours: Notions fondamentales, Torah et Rachi, interventions divines en faveur de Sarah

Avez-vous lu attenAffiche culture juive féministetivement l’histoire de Sarah? Et celle de Rebecca?

N’êtes-vous pas intrigués par tous ces éléments étranges de l’histoire de nos matriarches? Pourquoi les anges qui viennent voir Abraham s’inquiètent-ils autant de Sarah? Pourquoi Dieu s’adresse-t-il à Rebecca et non à Isaac à propos de leur descendance?

Ces questions et beaucoup d’autres nous permettent de réfléchir sur le positionnement du dieu de la Torah à propos des questions féministes.

Ce premier cours sera donc placé sous le signe de la Torah écrite, du pentateuque, avant que nous passions aux approches talmudiques.

 

Avez-vous eu l’occasion de remarquer comment le dieu de la Torah défend la cause des matriarches ?

Connaissez-vous les héroïnes du Talmud ? Avez-vous étudié les arguments de halaHa pour ou contre la participation des femmes dans la pratique juive au quotidien ?
La « religion » est-elle en retard en matière de féminisme ?
Comment renforcer la collaboration entre les citoyens et les citoyennes de l’identité juive ?
L’étude des sources nous donnera des arguments pour mieux défendre les valeurs modernes de notre tradition…

Accueil       19h45
Cours         20h/21h30

Quelques articles en anglais:

  1. http://www.truah.org/resources-91356/divrei-torah/362-the-story-of-sarah-and-hagar-through-a-feminist-lens.html
  2. http://www.lilith.org/shop/download/v23i01_Spring_1998-13.pdf
  3. http://jwa.org/encyclopedia/article/sarah-midrash-and-aggadah
  4. http://www.aish.com/ci/w/48955426.html
  5. http://www.myjewishlearning.com/article/sarah-in-the-bible/
  6. https://en.wikipedia.org/wiki/Jewish_feminism
  7. http://nutorah.blogspot.fr/2011/11/chayei-sarah-accusing-torah-of-feminism.html
  8. http://www.chabad.org/theJewishWoman/article_cdo/aid/2235031/jewish/Was-Abraham-the-First-Feminist.htm
  9. http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1775817/jewish/Le-rle-des-femmes-dans-le-Judasme.htm

Un SimHat Torah pédagogique!

L’année scolaire s’est achevée, avec ses malédictions, les vacances commencent, avec leurs bénédictions! (voir « aHot Kétana », cette magnifique prière d’entrée dans l’année nouvelle juive).
Chaque étape de la vie est l’occasion d’intégrer de nouvelles pratiques susceptibles de nous rendre la vie plus belle.
Comment profiter des vacances?

Nous avons vu dans un précédant article comment les vacances peuvent permettre de mettre en place de bonnes habitudes pour l’année à venir.

L’installation de ces façons joyeuses de fonctionner pour soi-même et pour les autres est soutenue par les fêtes de Tichri.

Le changement peut faire peur. La pensée et la pratique juives nous invitent à le considérer d’une façon positive, à le prévoir et à l’accompagner, à l’anticiper tout en restant flexibles.
Les fêtes de Tichri soutiennent la mise en place des valeurs et des bonheurs que nous voulons partager avec nos enfants.

Comment transmettre notre amour du questionnement à nos tout petits? Comment faire aimer les livres à nos plus jeunes qui ne savent pas encore lire? La fête de SimHat Torah donne une expression très concrète à notre amour de l’étude et du questionnement existentiel.

SimHat Tora incarne l’importance de la joie dans notre tradition. La joie à son paroxysme est associée au livre. Chanter, danser, vivre physiquement notre attachement à la tradition intellectuelle d’Israël est important.
Pour les plus jeunes, les vecteurs concrets et physiques sont la meilleure porte d’entrée dans l’amour de la tradition.

Comme l’année dernière, nous ouvrirons intégralement le sefer torah, chacun contribuera à le tenir ouvert. Cet acte est un message puissant de l’importance d’être ensemble pour savoir « lire » le message de la torah.
Il symbolise le fait que chacun a sa part, sa place et son importance.

Nous effectuerons également des danses Klezmer. Ces danses ont la particularité d’être accessibles à tous et de permettre des figures surprenantes et réjouissantes, de créer un bonheur d’être ensemble.

A titre familial, on peut prévoir d’acheter des livres à offrir à nos enfants à cette occasion, on peut leur faire apprendre les bénédictions de montée à la torah ou certains chants que nous reprendrons ensemble à la synagogue.

SimHat Torah, pour les enfants, c’est la fête des bonbons, des drapeaux et des danses.
Pour les adultes, c’est l’occasion de raviver une joie simple tout en s’interrogeant sur ce qu’est la joie et ce qu’est la vie qui passe, comme nous y invite le livre de l’ecclésiaste.

D’un point de vue pédagogique SimHat Torah (et soukot), sont les premières fêtes juives, car elles sont accessibles à tous les âges et placent le plaisir d’être ensemble au premier plan.

N’hésitez pas à partager vos idées pédagogique autour de cette fête merveilleuse…

Les vacances – Une étape décisive!

L’année scolaire s’est achevée, avec ses malédictions, les vacances commencent, avec leurs bénédictions! (voir « aHot Kétana », cette magnifique prière d’entrée dans l’année nouvelle juive).

Chaque étape de la vie est l’occasion d’intégrer de nouvelles pratiques susceptibles de nous rendre la vie plus belle.

Comment profiter des vacances?
Ces moments de tranquillité permettent de renforcer les liens familiaux et filiaux, de mettre en place de bonnes pratiques relationnelles qui renforceront la base d’amour si fondamentale pour que nous soyons en mesure de guider nos enfants tout au long de l’année.

Au cours de nos réflexions de ce matin, au cours « Le judaïsme, un atout pour l’avenir de nos enfants », nous avons envisagé deux directions.

1 – peaufiner le quotidien…
La première et de profiter du calme des vacances pour mettre en place des éléments pédagogiques et des habitudes de vie auxquelles nous aspirons. D’un point de vue juif, on peut commencer un allumage des bougies du chabbat, apprendre quelques chants à partager à cette occasion, commencer à lire un livre qui raconte la paracha de la semaine… On peut chaque semaine prévoir un temps pour chercher un jeu de société à ouvrir et à tester spécialement le chabbat suivant. Ces jeux pourront ensuite marquer joyeusement les chabbatot tout au long de l’année à venir. On peut profiter de l’été pour préparer des sets de tables spécifiques pour chacune des fêtes juives à venir, apprendre des chants, adopter des défis pour réviser son hébreu…

2 – se préparer à une transformation téchouvatesque!
La seconde façon de mettre à profit les vacances consiste à préparer plus spécifiquement les fêtes de Tichri. Roch hachana, Kipour, Soukot et SimHat Torah sont des fêtes de fondation et de re-fondation, sur lesquelles on peut s’appuyer sans modération !
Ces fêtes permettent un renforcement entre les valeurs de la maison et les valeurs de la culture juive. Ce n’est pas simplement nous qui demandons à nos enfants de travailler leurs qualités humaines. C’est la communauté juive dans son ensemble qui s’inscrit dans un processus de Téchouva, de retour à soi-même, de culture du meilleur de soi-même.

Les notions de Tichri peuvent sembler abstraites. Pourtant, chaque âge a sa propre porte d’entrée dans cette belle dynamique. Nous étudierons cela au fil des semaines à venir…

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Par ailleurs, toutes les idées sont les bienvenues ici, n’hésitez pas à les partager, je serai toujours heureuse de vous répondre…

D’ici-là, très bons préparatifs pour vos vacances à venir, pour qu’elles soient fondatrices de bons moments à prolonger tout au long de l’année…