Paracha Houkat : êtes-vous purs ?

A la question « êtes-vous purs » il est difficile de répondre simplement. La pureté est un caractère à sens divers : inaltération, propreté, intégrité, perfection, probité, transparence morale, authenticité spirituelle… Par antinomie on en déduit aisément ce qu’est l’impureté.

Pour encore compliquer les difficultés liées à cette notion, rappelons le danger lié à l’idée de pureté ethnique et les problèmes liés à une mauvaise compréhension de ce qu’est la « pureté féminine ».

Pour approfondir ce thème une petite vidéo et un article qui la commente, sur la paracha de la semaine!

Notre paracha aborde le problème de la pureté requise pour accomplir les rites religieux et la place de la pureté dans la spiritualité juive.

La pureté dans la tradition juive.

  • Ce que nous dit la paracha Houkat du sefer Bamidbar (19:1 à 22:1) :

Bamidbar 19:1 à 19:9. « L’Eternel parla à Moïse (et Aaron)…: dis aux fils d’Israël qu’ils te procurent une vache rousse…Et vous devrez la donner à Eléazar, le prêtre…et on devra l’égorger devant lui…Et on devra brûler la vache sous ses yeux…Et un homme pur devra recueillir les cendres de la vache… elles devront servir à l’assemblée des enfants d’Israël comme une chose à garder pour l’eau de purification. »

Dieu demande que soit mise au point la méthode de purification : aspersion de la personne « impure » avec l’eau de purification et de cendres de la vache rousse, avant période de mise à l’écart. Le retour à une vie normale étant ensuite possible.

Bamidbar 19:11 à 19:19. « Quiconque touche au cadavre d’une âme humaine quelconque sera impur pendant 7 jours…Quand un homme meurt dans une tente : quiconque entre dans la tente ou est dans la tente sera impur pendant 7 jours… »

L’Éternel précise ce qui rend impur.

Bamidbar 19:20. « Mais l’homme impur qui ne se purifiera pas…devra être retranché de l’assemblée, car c’est le sanctuaire de l’Éternel qu’il a souillé. »

Un être impur n’a pas le droit d’approcher le tabernacle (plus tard le Temple.) Il ne peut pratiquer aucun rite important et/ou public. Il commet une grave faute s’il le fait avant d’avoir subi le processus de purification.

  • Pureté et religion.

Le retour à la pureté permet de renouer avec la vie.

Un passage de la paracha nous aide à comprendre cette thèse : les enfants d’Israël arrivent dans le désert de Sin. Myriam meurt et y est enterrée. Le « puits » d’eau qu’elle portait avec elle disparaît (selon le traité Taanit du Talmud). Moïse, pris au dépourvu par le manque d’eau, interpelle Dieu qui lui dit de saisir un bâton et de parler à un rocher pour faire sortir l’eau. Moïse frappe 2 fois le rocher avec le bâton au lieu de lui parler. L’eau jaillit quand même. L’Éternel proclame son mécontentement, car pour lui c’est la pureté de la relation avec l’autre et non la violence qui permet de renouer avec la vie. Ici, l’autre est le rocher et la vie est l’eau.

Est-ce mal d’être impur ? Impureté et péché sont souvent liés sur le plan religieux. On pense naturellement au péché originel dont on a fait un péché emblématique. En fait, la religion juive accorde peu d’importance au péché originel, beaucoup moins d’importance qu’à la sortie des hébreux d’Égypte.

Devenir impur par contact avec la mort n’est pas considéré comme une faute dans le Judaïsme. En revanche, refuser d’accomplir les actes liés au décès d’un proche est une grande faute. La religion juive indique ce qu’il faut faire pour retrouver la pureté en de telles circonstances, comme en tout autre cas d’impureté.

A défaut de détailler toutes les causes d’impureté et le processus complet de retour à la pureté, mentionnons l’immersion dans le bain rituel, le mikvé. Le mikvé, cité pour la première fois dans la Torah, est encore en usage aujourd’hui.  (Le mot « mikvé » a la même racine que le mot « tikva » qui signifie « espoir ».)

Par ailleurs, le Talmud met en relation directe le concept de pureté et le concept de spiritualité. La pureté physique et la pureté morale sont étroitement liées. L’étude de la Torah est par elle même une démarche de purification.

La pureté dans notre rapport à la vie ?

Rester pur est un principe fondamental qui ne peut échapper aux accidents de la vie. Voyons le comme un idéal précaire qu’il est possible cependant d’atteindre. La pureté, alors trouvée, contribue à notre bien être moral. Elle nous permet de mieux nous ressourcer, de récupérer l’entièreté de nos capacités, de nous réconcilier avec la vie.

Les vacances – Une étape décisive!

L’année scolaire s’est achevée, avec ses malédictions, les vacances commencent, avec leurs bénédictions! (voir « aHot Kétana », cette magnifique prière d’entrée dans l’année nouvelle juive).

Chaque étape de la vie est l’occasion d’intégrer de nouvelles pratiques susceptibles de nous rendre la vie plus belle.

Comment profiter des vacances?
Ces moments de tranquillité permettent de renforcer les liens familiaux et filiaux, de mettre en place de bonnes pratiques relationnelles qui renforceront la base d’amour si fondamentale pour que nous soyons en mesure de guider nos enfants tout au long de l’année.

Au cours de nos réflexions de ce matin, au cours « Le judaïsme, un atout pour l’avenir de nos enfants », nous avons envisagé deux directions.

1 – peaufiner le quotidien…
La première et de profiter du calme des vacances pour mettre en place des éléments pédagogiques et des habitudes de vie auxquelles nous aspirons. D’un point de vue juif, on peut commencer un allumage des bougies du chabbat, apprendre quelques chants à partager à cette occasion, commencer à lire un livre qui raconte la paracha de la semaine… On peut chaque semaine prévoir un temps pour chercher un jeu de société à ouvrir et à tester spécialement le chabbat suivant. Ces jeux pourront ensuite marquer joyeusement les chabbatot tout au long de l’année à venir. On peut profiter de l’été pour préparer des sets de tables spécifiques pour chacune des fêtes juives à venir, apprendre des chants, adopter des défis pour réviser son hébreu…

2 – se préparer à une transformation téchouvatesque!
La seconde façon de mettre à profit les vacances consiste à préparer plus spécifiquement les fêtes de Tichri. Roch hachana, Kipour, Soukot et SimHat Torah sont des fêtes de fondation et de re-fondation, sur lesquelles on peut s’appuyer sans modération !
Ces fêtes permettent un renforcement entre les valeurs de la maison et les valeurs de la culture juive. Ce n’est pas simplement nous qui demandons à nos enfants de travailler leurs qualités humaines. C’est la communauté juive dans son ensemble qui s’inscrit dans un processus de Téchouva, de retour à soi-même, de culture du meilleur de soi-même.

Les notions de Tichri peuvent sembler abstraites. Pourtant, chaque âge a sa propre porte d’entrée dans cette belle dynamique. Nous étudierons cela au fil des semaines à venir…

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Par ailleurs, toutes les idées sont les bienvenues ici, n’hésitez pas à les partager, je serai toujours heureuse de vous répondre…

D’ici-là, très bons préparatifs pour vos vacances à venir, pour qu’elles soient fondatrices de bons moments à prolonger tout au long de l’année…